A la lecture de cet article, on comprend mieux à quoi nous sert la procrastination.
On voit aussi qu’il ne s’agit pas d’un blocage devant certaines tâches, mais plutôt d’un comportement qu’on a mis en place et qui s’est renforcé avec le temps.
On a beau savoir qu’en repoussant toujours à plus tard, on ne résout rien, on continue tout de même.
Comment se fait-ce?
Parce que la façon dont nous nous comportons dépend non seulement des événements, mais aussi de l’interprétation qu’on en fait. Ainsi, une même situation sera vécue comme insurmontable par certains ou comme un défi amusant par d’autres.
Sous nos comportements, donc, se trouvent des croyances.
Ce sont ces petites « voix » intérieures qui nous aident à donner du sens à ce qui nous arrive. Elles sont héritées de notre enfance, ces petites voix. Ou bien, on les a créées nous-même. Elles s’appuient sur des « il faut/ il ne faut pas » ou « c’est bien de/c’est mal de ».
Je passe les trois premières croyances en revue et vous propose le même exemple à chaque fois pour que vous voyiez ce que ça donne.
Exemple: Je repousse tout le temps le rangement de mon bureau.
1- Perfectionnisme
Tout ce que j’entreprends doit être parfait. Du premier coup. Si ce n’est pas pour faire parfait tout de suite, ce n’est pas la peine. Il faut que j’achète d’abord des boîtes pour ranger mon bureau. Des belles. Orange, pour aller avec ma déco. Sinon, ça va être moche. Je sais, orange, c’est pas très courant comme couleur. Mais je vais fouiller sur internet pendant des heures…Et puis, si ça se trouve, je ne pourrai pas finir en une seule fois. Ce sera donc imparfait. C’est pourquoi il vaut que que j’attende que les circonstances soient idéales pour commencer à ranger mon bureau. En attendant, la pile de dossier au sol derrière moi ne fait que monter, monter… et moi, je surfe.
2- La boule de cristal
Je ne range pas mon bureau parce que « je sais bien comment ça va se passer » (tiens, tiens, j’ai des dons de divination, moi?), je vais être interrompue en plein milieu d’un tri et ça va rester en l’état pendant des mois. Ca se passe toujours comme ça, avec moi. Donc, il vaut mieux que j’attende un peu (que les enfants soient partis, que mon mari ait monté les étagères, que je sois en RTT…) pour m’y mettre. Oui, ça fait 5 ans que je dis ça, et alors?
3- Le catastrophisme
Je ne range pas mon bureau, parce que « ça va encore faire comme la dernière fois ». Je me souviens très bien, en 1997, j’ai rangé mon bureau. Et là, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai jeté un papier qui s’est avéré très important par la suite. Ca m’a tellement stressée, que depuis, j’en ai déduit que ranger mon bureau était limite dangereux.
Comme je sais qu’il faudra que je soupèse l’intérêt de chaque papier, ça me fatigue rien que d’y penser.
D’ailleurs, tenez, je n’accroche pas les tableaux au mur, parce que, la dernière fois, dans mon appartement, j’ai percé un trou dans la cloison et ça a fait une énorme fissure et … enfin, tout ce que j’entreprends risque de virer à la catastrophe, de toute façon. La vie est comme ça.
Vous vous êtes reconnu(e)? Ce sont les trois premières croyances qui entretiennent notre tendance à reporter. Il y en a d’autres… mais vous me laisserez bien procrastiner l’écriture du prochain article, dites?
Bonjour,
Mes amis me disent c’est hallucinant avec toi, tous tes placards sont rangés, alignés, par couleur, le verre petit à gauche et pas à droite… mais si tu as un objet dehors tant que tu n’auras pas trouvé de place, il restera dehors. Du coup ce sont mes placards et armoires qui sont au top au détriment des pièces de la maison :(((
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de façon certaine, je suis perfectionniste !
je commence juste à comprendre que je peux laver le sol de ma cuisine sans faire tout mon rdc (entrée, cuisine, séjour, terrasse) et même, je peux juste balayer la cuisine (dingue, non !!), voire, je peux faire le sol et pas le plan de travail mais ca, ca reste encore super compliqué !
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J’adore cette série d’articles dans laquelle je me retrouve totalement ! D’ailleurs, si je suis arrivée sur ce blog, c’est justement en cherchant à comprendre pourquoi je procrastine, en espérant trouver une solution à ce problème.
Même si je suis d’accord pour dire qu’en général il s’agit d’un comportement, je pense que parfois s’y mêle également un blocage, ou du moins un frein. Par exemple, je me rends compte qu’à chaque fois que je dois prendre un rdv, je repousse l’appel le plus longtemps possible. Je pense que ça vient d’une part du fait que je ne suis pas à l’aise au téléphone, mais surtout j’ai une angoisse du temps qui fait que planifier me stresse (et pourtant j’adore ça — paradoxe…).
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Mais oui Laurence: soyez magnanime avec vous-même. Qui mieux que vous peut prendre soin de votre ego, je vous le demande?
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Perfectionniste, je suis!!!
D’ailleurs, la seule de ma famille : personne n’a jamais compris pourquoi lorsque je devais ranger 2 ou 3 objets qui traînaient dans une pièce, je commençais par réorganiser les placards! 😉
En tout cas, la description de ce que je sais être ma tare depuis plusieurs années m’amuse beaucoup et m’encourage à persévérer sur le chemin de la… guérison…? Disons que je me soigne, à l’aide de quelques compromis et de bon nombre d’astuces. J’essaie de me simplifie la vie autant que je le peux afin de pallier les frustrations inhérentes à ce défaut…
Bon d’ailleurs, là je surfe au lieu de continuer mes rangements : certes, mais je me l’autorise, tout en me donnant une limite de temps… de même que je m’autorise à ne pas finir ce soir… (oui, je me donne la permission à moi-même… je suis si magnanime parfois! lol)
Quant à arrêter de me créer des chantiers pharaoniques : là il y a encore du boulot! 🙂
Bravo pour ce blog que j’aime bcp : plein de bonnes idées, et toujours intéressant de confronter ses méthodes… ou leur absence!
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ah oui, surtout le perfectionnisme …
article intéressant , Merci !
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Pourquoi, mais pourquoi diable en effet, suis-je fossilisée dans ce comportement – générateur d’angoisse pour moi par dessus le marché – qui ne me convient pas du tout, mais alors pas du tout, du tout ? Je me suis bien reconnue dans « le perfectionnisme ». Hélas, même lorsques les circonstances idéales sont là pour ranger mon bureau (un de mes objectifs fixes), c’est-à-dire pas de patron, peu de mail, pas d’interruption, bref conditions absolument idéales, les boîtes orange livrées et déjà empilées en haut de l’armoire à fournitures, je n’arrive toujours pas à m’y mettre. Evidemment, je me culpabilise jusqu’à la moelle. La question suivante est pourquoi je n’arrive pas à m’y coller alors que je le veux ? Ma grand-mère disait toujours « quand on veut, on peut », eh bien non, ça ne marche pas, je ne trouve pas le kick. Pourquoi ?
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effectivement, je connais bien ces raisons et, à vrai dire, je le reconnais dans… toutes!!! et ça m’amuse énormément de les voir énoncées ainsi!
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