Nous sommes entourés d’objets que nous ne voyons plus. Ils nous encombrent, s’accrochent à nous.
On se fait un devoir de les conserver. Ou bien nous n’osons pas nous en débarrasser.
Peut-être même pensez-vous les aimer. Mais eux ne vous aiment pas. Ils n’éprouvent rien à votre égard!
Alors, si vous ne recevez plus vos amis (personnes vivantes qui vous aiment) parce que c’est le bazar chez vous (objets morts qui ne vous rendent pas votre amour), il est sans doute temps de désencombrer.
Quelques pistes de réflexion:
- cet objet me rend-il heureux(se) ?
- si je le voyais en vitrine aujourd’hui, est-ce que je l’achèterais?
- s’il n’avait pas été en soldes, est-ce que l’aurais acheté?
- est-ce que je le montrerais avec fierté à quelqu’un qui me connaît peu?
- est-ce qu’il me ressemble, me correspond?
- est-ce qu’il fait de moi quelqu’un de meilleur?
- si je le perdais, est-ce que je le remplacerais?
- est-ce qu’il vaut l’effort que je vais faire pour lui trouver une place et l’entretenir?
- est-ce que je l’avais purement et simplement oublié? Je le retrouve, là: et alors?
- est-ce que je l’emporterais sur une île déserte?
- si je décédais brusquement, mes enfants sauraient-ils en estimer la valeur? Est-ce qu’il ferait un souvenir acceptable de ma personnalité?
- qu’est-ce qu’il m’apporte réellement?
- est-ce qu’il représente des envies, des rêves toujours pas réalisés (et donc source de regrets ou de culpabilité)?
- si je ne m’en sers pas, pourrait-il rendre heureux quelqu’un d’autre?
Comme pour une « vraie » histoire d’amour, on peut mettre du temps à se séparer d’un objet ou d’un groupe d’objet. Mais nous ne sommes pas pressés. Ce qui est important, c’est de commencer à inverser le processus de « momification » de votre intérieur. Dans quelques semaines, dans quelques mois, vous verrez certainement les objets différemment. Et votre intérieur s’en trouvera allégé d’autant.
Oh merci Laurence ! J’ai acheté votre dernier livre, il est excellent ! Je progresse mais je dois trouver un équilibre car je marche sur la crete, un peu trop et je vais déprimer, pas assez et je reste dans l’angoisse… y’a des trucs je ne peux pas, je pleure, c’est comme si c’etait collé à moi et que si je m’en débarassais je me retrouvais flagellée ou je ne sais quoi… J’ai gardé trop longtemps… je ne veux pas que mes enfants deviennent comme moi… et puis peur d’oublier, peur qu’on croie que je n’aime plus et peur aussi qu’on m’oublie ou qu’on ne m’aime pas assez je pense… Bah, en lisant votre livre si vrai, je me dis que je ne suis pas la seule et qu’on est un paquet à être des malades du souvenir… merci +++
J’aimeJ’aime
Blandine, je peux déjà vous suggérer quelques articles de ce blog, pour vous encourager à alléger votre relation aux objets. Par exemple, pourquoi votre histoire d’amour avec les objets est un leurre. Ou bien, lutter contre votre tendance à la collectionite. Vous pouvez aussi cliquer sur la catégorie « oser jeter » à droite de votre écran.
J’aimeJ’aime
Ohlala, je decouvre ce blog super bien, parce que je suis en train de trier ma maison de fond en comble à cause d’un prochain déménagement, et je me rends compte tout ce que je garde « en souvenir » et tout ce que je garde « parce que ça pourrait servir » et ma maison est envahie et j’ai l’impression de me peler le coeur. Comment avoir l’esprit détaché ? j’ai passé ma vie à créer des souvenirs et je le sens comme un boulet maintenant. Comme dit ma soeur, si j’habitais un chateau ça pourrait, mais je déménage dans plus petit… help 😉 juste un petit mot d’encouragement pour ne pas regretter…
J’aimeJ’aime
@ Sophie, Madame la Régente: que j’aime le sourire à trous de votre nièce!Et son amour naissant pour les perles!
Pour le genre de démarche dont vous parlez (écrire à un inconnu pour « se vendre »), rien de tel que le brouillon papier: on le démarre par n’importe quel bout, on rature, on fait des flèches. On laisse reposer, on y revient le lendemain. Puis, quand on sent qu’on ne pourra pas faire mieux, on se lance dans l’écriture du mail définitif.
Je ne vanterai jamais assez le pouvoir de l’acte physique sur la procrastination. Poser sa main sur un crayon et empoigner une feuille, c’est déjà faire. Vous écrivez bien, vous avez de l’humour: votre candidature devrait sortir du lot. Bonne chance.
J’aimeJ’aime
Bonjour à tous, Bonjour Laurence,
C’est incroyable comme vos commentaires et vos articles résonnent dans mon quotidien.
Sur ces objets oubliés, hérités de mon enfance, j’ai trouvé dernièrement une manière heureuse de leur redonner une nouvelle vie.
Ma nièce a 6 ans. Son sourire a des trous. Et dernièrement, elle a dormi chez nous. Catastrophe, un morceau de foie gras lui fait perdre une dent.
Pas de sous. Mais idée de génie (oui, je sais,.. dès fois, .. ça fait du bien).
Je suis allée ressortir, en pleine nuit, ma boite à souvenirs, pleines de vieux … trucs…totalement inutiles.
Une petite boite, en porcelaine de chine, en est sortie à laquelle j’ai ajouté un mini sachet de perles.
Cette boite est maintenant sur sa table de nuit. Je suis contente pour elle. Bon, que croyez-vous qu’il arriva ? Ma nièce a fait une fixette sur les perles. Grandeur et décadence.
Plus sérieusement, grâce à vous, je me suis mise sérieusement au saucisson, par tranche de 5 à 10 minutes.
Je ne sais vraiment pas combien de temps je vais tenir, mais la motivation est réelle, ça fait un bien fou.
Je passe dans la cuisine et je range 1 objet, au lieu de pousser un soupir de découragement devant la vaisselle à ranger.
Je découpe ce qui me fait peur (recherche d’emploi) en mini tâches.
Par contre le plus difficile est de saucissonner, parfois. Je dois envoyer mon CV à un professionnel qui ne me connait absolument pas et à qui une amie a parlé de moi. Cela fait maintenant 1 mois que je repousse cette tâche (27 janvier, date du mail de mon amie). Je retourne le problème, je rumine (encore un animal dans votre ferme pédagogique, Laurence), Je rode autour de l’ordinateur, je zonne et rien ne se passe. Du coup, ma culpabilité s’en retrouve renforcée triplement, envers ce monsieur, mon amie et ma recherche d’emploi.
Que faire ?
Signé : Dans ce royaume de reines de la procrastination, une des régentes. (pardon pour la longueur, mais cela fait plusieurs jours que je voulais poster)
Laurence, je voulais vous dire un vrai merci pour la grande révélation de votre blog.
J’aimeAimé par 1 personne
Vous êtes la bienvenue et vous amies aussi.
J’aimeJ’aime
Je n’arrivais jamais à ranger jusqu’à ce que j’ai compris qu’il y avait plus de choses chez moi que je n’étais capable d’en ranger. Et depuis, depuis un mois, tous les jours je sors un ou deux trucs au moins et j’en jette au moins un ou deux… et comme ça ne suffit pas (car il y a facilement un truc ou deux qui rentrent dans la maison), je fais des journées où j’en sors plus. Bilan : ça fait du bien, je me sens plus légère, le ménage est moins compliqué ! Et je fais des heureux (comme l’amie à qui j’ai donné le gaufrier neuf reçu à Noël il y a 2 ans et demi et JAMAIS utilisé – justement son mari la tannait en lui demandant d’acheter un gaufrier !!). Merci pour votre blog, c’est une mine conseillée à plusieurs amies
J’aimeJ’aime
Merci Laurence, je vais économiser grâce à vous et surtout éviter de faire rentrer à la maison un joli carnet certes, mais inutile, et qui aurait alimenté un petit tas, quelque part. Je vais réfléchir à une routine comptes, dont j’ai un embryon remarquez (je le réalise en l’écrivant), je ne les fais pas d’accord, mais je les consulte régulièrement sur le net pour vérifier le niveau.
J’aimeJ’aime
Je recommande tout à fait l’Art de la simplicité bien que je reproche ce côté copié-collé de traduction anglosaxonne (des morceaux entiers de « your money or your life » dedans). L’Art des listes est sympa aussi. Les autres ouvrages sont, de mon point de vue, bien moins intéressants.
Quant à espérer que l’outil (smartphone, joli cahier, mignonne boîtounette, vélo elliptique…) va vous aider à mettre en place des habitudes… hélas non. C’est l’inverse. La routine d’abord (avec pelle et rateau, toute rudimentaire) puis on sophistique quand le pli est pris.
J’aimeJ’aime
Je pense aux paroles de la chanson de Souchon « Foule sentimentale » :
« On nous fait croire,
que le bonheur c’est d’avoir,
de l’avoir plein nos armoires,
dérisions de nous dérisoires… »
Et aussi : « on nous inflige, des désirs qui nous affligent… » Tiens, vous avez remarqué THE vocable qui crible tous les magazines féminins : c’est « it » : il y a le it-bag, la it-girl, la it-pochette, et j’en passe, version plus moderne du « must de la saison », c’est-à-dire le truc que vous devez avoir, connaître ou faire sous peine de n’être rien ni personne… ça m’éneeeerve, comme les macarons de Ladurée, mais bon, il paraît qu’ils sont bons. Le besoin se crée, règle élémentaire de manipulation marketing. Voire pire, certains pervers du marketing arrivent à vous donner envie d’un truc dont vous savez ne pas avoir besoin. Et on s’encombre, s’étouffe sous des Himalayas d’objets qui pompent l’énergie de l’espace à la maison et celle du propriétaire (moi la première). Pour respirer, je recommande la lecture des ouvrages de Dominique Loreau que Laurence a cité, je crois, dans son post « les saintes Evangiles de la consommation ».
Dominique Loreau est une essayiste française qui vit depuis la fin des années 70 au Japon, où elle propose des séminaires destinés à ceux qui veulent simplifier leur vie. Elle s’est fait connaître grâce à son ouvrage « L’Art de la simplicité ».
L’idée de son livre est née en voyant les citadins japonais « vivre dans tant d’encombrement et de choses, et d’être toujours stressés et fatigués, à chercher leurs affaires, à vivre dans des intérieurs qui sont vraiment pleins à craquer. On ne sait pas où s’asseoir. Et je me dis « à quoi ça sert tout ça? »
Ses principaux ouvrages :
• L’art de la simplicité, simplifier sa vie, c’est l’enrichir (je l’ai lu, plein de bonnes pistes qui donnent à réfléchir)
• L’Art des listes : simplifier, organiser, enrichir sa vie (pas lu, mais sur ma liste de lecture, rien que le titre est un pur fantasme)
• L’art de l’essentiel (pas lu)
• L’art de la frugalité et de la volupté (pas lu)
Et je vais peut-être me laisser tenter par sa dernière parution :
• Mon kakebo 2011 japonais, pour tenir son budget sereinement, Éditions Flammarion, 2010
(les kakebo sont des carnets que les japonais(es) utilisent pour faire leurs comptes. Celui-ci est annoté par D. Loreau, avec petits conseils et trucs dans les marges). Dois-je préciser que je ne fais jamais mes comptes ? Je me suis dit que je m’y mettrai peut-être avec un joli carnet, et si ça ne marche pas, je pourrais au moins rien faire mon intéressante dans les dîners en ville, comment tu n’as pas ton kakebooooo… :o))
J’aimeJ’aime