Le pouvoir du Non

non

La semaine dernière, je vous parlai de trois outils ayant fait leurs preuves pour améliorer votre productivité. Le troisième, c’est dire « non ». Pas facile. Mais d’abord, à quoi dire « non » et pourquoi?

Vous pouvez dire « non » à:

1- la gentille vendeuse de la parapharmacie qui met d’emblée vos achats dans un mini sac plastique.

Pourquoi:

  • parce que c’est juste une habitude de sa part, pour des raisons de praticité et de confidentialité.
  • parce que, contrairement à ce que vous croyez, ce sac plastique ne sera pas réutilisé chez vous: il va vous encombrer, avec ses petits frères déjà nichés dans vos placards.

2- votre collègue, quand ça fait cinq fois en un mois qu’elle vous refile ses dossiers pour cause de RTT, enfant malade ou débarquement de belle-mère. Et son chien, il n’aurait pas grignoté le dossier, des fois?
Pourquoi:

  • parce que, nous aussi, on a une famille et un animal familier. On est serviable, certes, mais nous, on fait de notre mieux pour finir notre travail en autonomie. Et on y arrive. Alors, pourquoi pas elle?
  • si vous ne protestez pas, il y aura une sixième puis une septième fois. Et qui aura du mal à expliquer ses objectifs non atteints lors de son entretien annuel?

3- la voisine, qui vous fait un numéro de charme pour que vous deveniez secrétaire de l’association.
Pourquoi:

  • parce que ce n’est pas parce que vous avez un peu de temps libre qu’il faut le remplir avec les demandes des autres. Ce n’est pas vous qui parliez de reprendre le sport?
  • parce que, les réunions d’associations, on sait quand elles commencent, rarement quand elles finissent. Se coucher tard régulièrement, c’est pour les jeunes!

4- votre grand fils, quand il laisse traîner ses vêtements pour que vous les lui laviez, qu’il laisse derrière lui vaisselle et restes de repas parce qu’il n’a pas le temps etc…
Pourquoi:

  • parce que vous ne gagnerez pas de médaille de la mère courage. Et pas plus de reconnaissance.
  • parce qu’il est temps qu’il se prenne en charge, bon sang.

5-votre chef, quand il imagine que vous passez toute la journée à vous tourner les pouces en attendant qu’il déboule dans votre bureau avec ses demandes urgentes.
Pourquoi:

  • parce qu’il est bon de lui rafraîchir la mémoire: dans le feu de l’action, il oublie un peu qu’avec tout ce que vous traitez, vous êtes déjà bien débordé(e).
  • parce que… cf point 2 du cas de la collègue ci-dessus.

Reste la façon: comment dire non? Fermement et courtoisement. Vous pouvez sourire, mais juste une fois. Remercier. Répéter que non malgré l’intérêt/l’envie de faire plaisir/l’empathie bien naturelle/l’obéissance évidente. Et pensez à pratiquer au début sur des cas sans trop d’enjeu, si vous avez peur qu’on ne vous aime plus.

Qu’est-ce qu’on gagne à dire non?

  • récupérer son temps pour ce qui est important pour nous
  • freiner l’arrivé des objets dans notre sweet home et donc ranger plus facilement
  • mettre en valeur ce à quoi on dit oui
  • le respect des autres qui ne nous marcheront plus sur la queue
  • le respect de soi-même en constatant que notre point de vue est aussi valable que celui des autres

On s’entraînait déjà ici à résister avec diplomatie.

Et vous, avez-vous dû apprendre à dire non? Dans quelles circonstances?


En savoir plus sur S'organiser c'est facile

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

10 Commentaires

Classé dans Comment s'organiser au travail, Conseil en organisation personnelle, Les autres et moi, S'organiser à la maison, Se former à l'organisation personnelle

10 réponses à “Le pouvoir du Non

  1. Elak

    Une remarque sur les sacs donnés à la pharmacie…
    Chez nous, on les utilise pour les poubelles de la salle de bain et des toilettes, parce qu’ils sont petits et opaques. Opaques, ils masquent leur contenu quand on descend la poubelle. Petits, ils nous obligent à vider la poubelle souvent, assez utile du fait de leur contenu.
    On réutilise, comme poubelles de salle de bain et de toilettes, les sacs en papier rigides (type ceux que l’on vous donne dans des boutiques de chocolats, chaussures, ou en guise d’emballage cadeau) à condition qu’ils soient petits : ils tiennent debout seuls et il n’y a pas à les nettoyer, ça se jette si c’est sale.
    Donc, je ne dis pas toujours non à la fille de la pharmacie, c’est selon l’état de la réserve de petits sacs opaques !

    J’aime

  2. Décidément les commentaires suscités par ce blog sont bien intéressants (en tout cas, ils répondent à mes problématiques) : merci à Pascale C. pour cette idée jour « Pro d’abord » et « Perso d’abord » ! Dans le même cas, j’ai d’abord eu tendance à tout mélanger : fiasco, frustration, sentiment de n’arriver à rien. J’ai ensuite tenter le « de 8h00 à 18h00 c’est exclusivement Pro et ensuite c’est Perso ». Echec : on perd la flexibilité du boulot en indépendante (pouvoir déjeuner avec truc, récupérer les petits à l’école, acheter se cadeaux de fin d’année tranquillement le lundi à 10h, etc…) : quelle mauvaise idée que de s’imposer des horaires de salarié lambda quand on a la chance de pouvoir faire autrement… Mais cette nouvelle idée correspond en fait à ce que j’ai fait malgré moi la semaine dernière (une journée « associative » perso + gym, puis 3 jours intensifs Pro et pour finir une journée Perso avec seulement des coups d’oeil sur les mails pour vérifier que tout allait bien du côté de mes clients..) et c’est vrai que j’étais plus satisfaite : bon rendement au boulot (la motivation de la dernière journée la clé, la satisfaction du devoir accompli pour l’asso), journée perso très sympa car non culpabilisante. Donc je vais continuer ainsi je crois !

    J’aime

  3. Moi je me dis NON à moi-même.
    – NON à la désorganisation. Comme je travaille en indépendante, le PERSO et le PRO ont tendance à se mélanger. J’ai réglé la question en planifiant des jours PRO D’ABORD et des jours PERSO D’ABORD. Alors je dit NON au PERSO non urgent quand c’est mon jour PRO D’ABORD et vice versa.
    – NON à trop d’organisation. Par exemple NON ce n’est pas utile que mes vêtement soient classés par couleur TOUT LE TEMPS. Qu’il le soient en général suffit pour m’y retrouver. Il ne va rien m’arriver de catastrophique s’il y a un peu de désordre!

    J’aime

  4. Marquisecoco

    Bonsoir Laurence, votre article me rappelle un de mes patrons qui avait coutume de venir me demander n’importe quoi le soir tard – j’avais l’habitude de rester après mes collègues, pour me mettre à jour dans le calme. Il m’a prise un jour à part pour me dire qu’il ne regardait pas l’heure que J’AVAIS LE DROIT DE LUI DIRE NON, parce que j’avais surement une famille. Avec beaucoup de gentillesse, il m’a fait remarquer que j’étais toujours là pour répondre présente à n’importe quelle demande de mes collègue, que je laissais toujours mon propre travail en plan pour voler au secours de Pierre, Paul ou Jacques. Et il a souligné qu’on ne m’apprécierait pas moins si de temps en temps, je répondais non, ou qu’au lieu de me précipiter pour donner l’information demandée, je me contentais d’indiquer où la trouver, etc… Ce fut pour moi un électrochoc et j’ai commencé à apprendre à dire non, même si parfois le naturel refait surface 🙂
    P.S. : j’aime bcp les exemples de formules de Wren, je crois que je vais m’en inspirer 🙂

    J’aime

  5. Wren

    L’astuce, c’est d’avoir un assortiment de réponses-type selon la situation qui se présente :
    « Je suis vraiment touchée/flattée/honorée que vous ayez pensé à moi Chef, pour…. MAIS, cela n’est pas possible CAR…. » (ne pas vexer son Boss, donner une explication mais sans verser dans la justification).

    « C’est très intéressant, MAIS je dois réfléchir avant de vous donner une réponse positive CAR je suis déjà engagée par ailleurs « .

    « NON, je ne m’occuperai pas de tes lessives mon fils, ni de ton repassage, MAIS je peux te donner un cours sur l’art du repassage express. »

    J’aime

  6. Clairon

    Merci Laurence pour ce petit résumé.
    Rien de tel pour augmenter son estime de soi que d’apprendre à dire non tout en restant capable de faire preuve d’empathie vis-à-vis de l’autre et de ses besoins.

    J’aime

  7. J’aime bien cet article, petite piqure de rappel… Et aussi les commentaires : comprendre comment d’autres ont réalisé et mis en pratique le « non » sans devenir des « méchants » c’est instructif. Notamment de ne plus répondre ce « oui?? » interrogatif qui d’emblée nous met en mauvaise posture… Merci !

    J’aime

  8. bonjour,
    j’ai appris à dire non à ma boss par la force des choses!
    Le jour ou elle est venue me trouver toute mielleuse en me proposant « comme vous aimeriez plus de responsabilités » de venir travailler un dimanche par mois. Avant d’ajouter pour se justifier cette parole malheureuse « vous comprenez, je vous demande ça a vous car vos collègues n’accepteront jamais ».
    ah.
    Et moi: oui?
    Donc ce jour là j’ai eu un électrochoc: si je me mets en quatre pour le boulot, il ne faut pas que je m’étonne qu’on s’attende à ce que je me mette en quatre et qu’on considère cela comme normal. Je suis entièrement responsable de l’attitude qu’on adopte envers moi.
    Depuis j’apprends à dire non! 🙂

    J’aime

  9. valydelille

    apprendre à dire non; ce n’est pas facile mais on y arrive. perso, à la question : » je peux te demander un truc, un service, quelque chose ? » au lieu de répondre « oui ? » comme avant et qui m’engluait dès le départ dans une réponse affirmative ( même si elle ne l’était pas, elle était interprétée comme telle par mon demandeur et mon propre cerveau) aujourd’hui ma réponse est : « vas-y, demande, je verrai ». et bien ça change tout parce que ça laisse la place à la réflexion et à la possibilité de refuser. disparu le « oui » qui acceptait la question mais qui sous-entendait aussi l’acceptation de la demande.

    J’aime

  10. Anonyme

    Et oui dire non cela s’apprend. Il y un livre « S AFFIRMER ET OSER DIRE NON  » qui est bien pour apprendre à dire non .

    J’aime

Commentez, ca nous fait plaisir...

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.