Claude me dit : « Bonjour Laurence,
Moi mon problème c’est le découragement face à l’ampleur de la tâche.
Quand toutes les pièces débordent, quand la liste de choses à faire s’allonge perpétuellement.
Par où commencer ? Comment trouver la motivation ?
Comment trouver le temps d’accomplir une tâche aussi énorme ? Le soir en semaine on a peu de temps, on est souvent fatigués et il y a d’autres priorités (le linge, le repas, les enfants, nos parents âgés …),
le week-end on voudrait tout faire y compris les travaux dans la maison, le jardin etc… mais on n’y arrive jamais. »
Claude, si vous saviez combien de lecteurs se retrouvent dans votre commentaire! Prenons le problème par morceaux (ce qu’il faut toujours faire quand quelque chose nous semble énorme, pas vrai?).
Morceau N° 1: l’ampleur de la tâche nous décourage, que faire?
Même pas peur
D’abord, arrêter de se faire peur toute seule. Ce n’est tout de même pas d’un dragon à affronter qu’il s’agit.
Pour arrêter de se faire peur, il faut simplement remplacer mentalement ce que vous appelez « la tâche » (dont l’ampleur est terrifiante) par « le résultat recherché ».
Quelle est la différence entre: LA TÂCHE « Il faut que je range le salon » et LE RÉSULTAT RECHERCHÉ « J’aurai réussi mon rangement de salon quand (par exemple)…
1/ il n’y aura plus rien au sol,
2/ les affaires des uns et des autres seront retournées dans leurs chambres
3/ il n’y aura plus de poussière sur les surfaces horizontales visibles
4/ je pourrai m’asseoir sur mon canapé et savourer le plaisir d’être dans cette pièce »?
Dans le premier cas (LA tâche « brute »), vous avez une vue vague et incomplète de l’objectif à atteindre, et, par conséquent, pleins d’obstacles qui surgissent instantanément dans votre tête.
Dans le deuxième cas (LE résultat recherché), vous êtes en train de décrire à votre cerveau à quoi va ressembler le résultat final, sans vous laisser décourager par l’espèce de to-do list informe que votre imagination vous soumet, en une fraction de seconde, dès que le mot « salon » apparaît dans votre conscience.
Imaginez
Or, magie de l’être humain, votre cerveau ne fait pas la différence entre ce qui est réel et ce qu’il imagine (pensez au dernier cauchemar que vous avez fait et dites-moi si vous ne l’avez pas trouvé super crédible sur le moment).
Profitons-en. Plus vous imaginez le résultat final, souhaité (sans vous focaliser sur la succession d’opérations à faire), plus vous allez y croire. Ainsi, vous allez créer de la motivation pour l’atteindre. Nous utilisons votre imagination à votre profit, ce qui, au passage, ne laisse pas le temps à votre cerveau de s’inquiéter.
Vous remarquerez qu’il y a un critère de réussite important: le N°4 ci-dessus. Il s’agit d’une émotion positive (le plaisir d’être dans mon salon). Pour que votre recherche du résultat souhaité soit efficace, il faut en effet trouver une émotion positive liée à l’atteinte de l’objectif.
Par exemple: ça me fera plaisir, je pourrai recevoir ma famille, je pourrai envisager des travaux, je pourrai me détendre, je serai soulagée ou fière de moi…
Attention: les critères N° 1, 2 et 3 ne sont pas un plan d’attaque ni un retro planning, mais simplement ce qui vous fera dire: « là, mon salon est rangé ». Ce sont vos critères de satisfaction. Ils ne sont pas forcément ceux que je suggère ici, ni ceux de votre mère ou de votre meilleure amie.
Aussi, pensez à bannir de votre résultat recherché les termes « tout », « tous », « parfaitement », « complètement », « jamais », « en une seule fois »… ils signalent un raisonnement en tout ou rien, dit aussi perfectionnisme qui est une des raisons de la procrastination.
Morceau N°2: passer du résultat à l’action
S’il suffisait de fantasmer sur un résultat pour que les choses arrivent, ça se saurait.
Claude, on peut considérer que tout ce dont vous nous parlez sont des Projets. Il y a Projet quand il y a 1/ un résultat souhaité et 2/ des actions à faire pour atteindre celui-ci.
Il est important de trouver la première action qui va vous permettre d’avancer vers votre résultat souhaité. J’expliquai à Zabelle dans cet article, comment s’y prendre, justement.
Il me semble intéressant aussi que vous jetiez un oeil sur l’art de la to-do list vraiment utile.
Morceau N°3: de la motivation, que diable!
Eh oui, c’est le problème, pas vrai? S’y mettre (chers lecteurs, vous parlez souvent de s’y « astreindre », de se « discipliner »: allons, allons, pas de violence ni de contrainte dans mon approche).
Le meilleur article que j’ai écrit sur le sujet vous explique comment se motiver pour faire les choses, non pas par la contrainte, mais en utilisant, encore une fois, les méandres de notre cerveau pour notre profit.
Maintenant, comparez « Il faut que je range mon salon » (= le Dragon de départ) et « Je demande à chacun de venir récupérer ses affaires; après je verrai » (= la première action à mettre en oeuvre).
Dans le premier cas, cela semble insurmontable et fatigant (c’est votre situation actuelle). Dans l’autre, ce n’est ni long ni compliqué (quoique, selon l’entrain de vos proches… mais c’est une autre histoire).
On voit bien qu’il est plus facile de se motiver pour réaliser une action pas trop longue (tous ceux qui aiment cocher les listes le savent bien) que sur un projet de longue haleine.
Morceau N° 4: le temps me manque
Bon. Commençons par rappeler que procrastination n’est pas flemme. Ni fatigue.
Quand on est fatigué, on n’a tout simplement pas d’énergie pour attraper les choses à bras le corps. Par conséquent, je vous propose de commencer par vous reposer vraiment (on dirait: en pleine conscience), ce qui n’est pas la même chose que regarder X épisodes d’affilée de notre série préférée jusqu’à ne plus sentir notre fatigue, nous coucher trop tard et manquer de nouveau d ‘énergie le lendemain, tout en culpabilisant plus ou moins sur ce qu’on n’a pas « eu le temps » de faire.
Si vous avez compris que vos projets doivent être découpés en actions et que celles-ci doivent être notées au même endroit (cahier ou gestionnaire de tâches), vous n’avez plus qu’à sélectionner celles des tâches que vous voulez/devez faire. Oui, en mélangeant les projets, c’est fait exprès. A votre rythme, selon votre niveau d’énergie.
Et vous verrez qu’en fin de week-end, puis progressivement un peu partout dans votre vie, vous aurez fait bien plus de choses que ce que vous pensiez.
Pour finir, il me semble que vous pourriez aussi profiter des articles ci-dessous:
- Comment trier rapidement une pièce en désordre
- Ici, on se posait la question du temps pour soi et les commentaires, comme toujours, sont passionnants
- Le plaisir dans l’organisation n’est pas une vue de l’esprit. Ca existe vraiment.
Photo: Christopher Harris via Unsplash
Merci pour ces supers idées toutes simples à appliquer mais terriblement efficaces
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Bonjour Laurence.
Merci pour cet article qui m’apporte des clés supplémentaires.
Je suis en plein dedans avec le désencombrement de ma pièce à vivre, ma pire pièce. Petit à petit, je progresse.
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Bonjour Laurence ! Cet article est à encadrer ! C’est de la « re programmation mentale » et sur le moment, face à l’angoisse, on oublie l’ESSENTIEL.
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