Ca y est, c’est décidé, on est samedi: vous attaquez le Grand Rangement. Ca commence par un sac rempli de papiers. Ou par le tiroir à machins de la cuisine. Ou par l’un des cartons* du dernier déménagement.
Et je vous vois faire.
Par quoi on commence
Vous sortez tout puis attrapez le premier objet et le placez dans une pile que vous venez de créer à l’instant, celle des « trucs-qui-ont-telle-utilité ».
Le deuxième objet rejoint la pile des « bidules-qui-servent-à-autre-chose » (vous venez juste de l’inventer, celle-là aussi).
Le troisième objet finit évidemment dans la pile, créée sur mesure, des « machins-dont-je-ne-sais-pas-encore-quoi-faire-mais-ça-s’éclairera-bien-à-un-moment ».
Et ainsi de suite. En somme, vous vous efforcez de créer des catégories à la volée selon des critères qui vont fluctuer dans le temps: parfois c’est la forme des objets, parfois c’est l’usage, parfois c’est autre chose…
En tout cas, à l’issue de votre session de Rangement, au lieu d’avoir un seul endroit où tous ces objets étaient regroupés, vous vous retrouvez maintenant avec exactement le même nombre d’objets mais répartis en 52 piles ou 52 tas.
Votre résultat
Vous voilà bien avancé.e: d’abord, l’heure tourne et vous n’avez pas que ça à faire. Par ailleurs, pas question de laisser ces tas tels quels , éparpillés jusqu’à votre éventuelle prochaine session de rangement, n’est-ce pas? Parce que
1- ces tas prennent de la place. Or, justement, c’est bien pour gagner de la place que vous vouliez ranger, au départ;
2-qui sait quand les planètes s’aligneront de nouveau pour vous inciter à programmer ladite prochaine session?
Que faire maintenant?
Alors, que faites-vous? Il n’y a plus qu’une solution: vous vous retrouvez à balayer de la main tous ces petits tas pour les regrouper de nouveau et les remettre là d’où ils provenaient.
Si je vous dis que vous venez de passer du temps à ne rien faire, malgré vos bonnes intentions, vous m’en voulez? Je suis sûre que non, ce n’est pas votre genre et puis vous êtes habitué.es à mes provocations.
La solution
Pour faire une session de rangement bien utile, bien productive, bien visible, bien satisfaisante, en somme, il vous faut faire des tas, certes. Mais deux. Seulement deux:
TAS N° 1: JE GARDE TAS N°2: JE JETTE
Et c’est le contenu du tas N°1 que vous allez ranger (besoin de réviser la définition du mot rangement?).
En procédant ainsi, vous diminuez le nombre d’objets à ranger (c’est toujours ça) et surtout vous évitez la célèbre Fatigue de la Décision, celle qui épuise, vous fait dévier de votre objectif, génère encore plus de questions, d’inquiétude.
Quand est-ce que se manifeste cette Fatigue de la Décision? Quand il y a trop d’options possibles. Ou encore quand chaque objet vous oblige à mémoriser l’intitulé de chaque tas, en vain. Quand vous réfléchissez en même temps aux différents débouchés envisageables. Quand s’ajoutent toutes sortes d’émotions à ces interminables décisions à sélectionner. Quand vous avez peur de ne pas prendre, justement, les BONNES décisions…
Inutile de dire que la FD vous dégoûte encore plus du rangement (mais enfin, si vous lisez ce blog, j’ai bon espoir…).
OK Laurence, je comprends, mais que faire, si je suis découragé.e face à l’ampleur de la tâche?
Un truc pour me motiver en me faisant plaisir aux yeux?
* En parlant de cartons, vous voulez savoir ce que je pense des cartons d’emballage, ?
Photo Ashim D’Silva via Unsplash
S'organiser c'est facile 
Cathie, je regrette déjà: pourquoi ai-je parlé de 52 piles? Je n’avais pas réalisé que cela correspondait au nombre de semaines dans l’année.En tout cas, vous possédez une variante de la procrastination d’une grande élégance (et logique, évidemment). Hélas, cela ne fait pas nos affaires, hein?;)
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« En tout cas, à l’issue de votre session de Rangement, au lieu d’avoir un seul endroit où tous ces objets étaient regroupés, vous vous retrouvez maintenant avec exactement le même nombre d’objets mais répartis en 52 piles ou 52 tas. »
Oh non Laurence, pas 52 ! Je vous en supplie !!!
Je me connais trop !
Si j’ai 52 tas, je sais ce que je vais faire. Je vais chercher 52 petites boîtes, ranger soigneusement un tas par boîte, puis numéroter mes boîtes. Vous me suivez ? Vous commencez à me connaître !?
Oui c’est ça, vous avez deviné, je vais programmer de ranger, mais de ranger pour de vrai hein, à une vraie place qui lui siéra comme un gant, le contenu d’une boîte par semaine, même s’il n’y a qu’un objet par boîte.
Et je vais me bercer avec l’illusion que dans un an il y aura au moins ce tiroir qui sera rangé.
Et au bout d’un an, les bras ballants, je regarderais avec dépit les 51 (allez, je vais être optimiste) les 50 boîtes qui attendent que je les traite.
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Savina, comme on vous comprend! 😉
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Chère Laurence
décidément, vous êtes la seule qui me comprenez: J’ai pleuré de rire en lisant le nom de vos piles: bidules-qui- servent-à-autre chose… machins-dont je ne sais-pas-encore’quoi-faire…
Moi je suis enlisée dans: la pile des pieces-détachées-à-garder-pour-en commander-une-neuve, la pile des trucs-que-je-garde-mais-à faire-réparer , des trucs-que-je-dois-rendre à-son-proprietaire, des-vêtements-à-donner…
Tout cela entassé dans mon dos, quand je suis à mon bureau, comme un monstre menaçant…
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