Pourquoi s’alléger est encore plus intéressant après 50 ans

Je ne parle pas de régime alimentaire, ce n’est pas mon truc en général et encore moins sur ce blog*. Il s’agit ici de ré-évaluer nos possessions pour conserver et mettre en valeur ce qui ajoute du bien-être et de l’intérêt à nos vies.

Or, à 50 ans et au-delà, on possède tout un tas de trucs qu’on ne voit même plus:

  • des objets dans les placards, les armoires, les tiroirs;
  • des objets qui ne sont même pas à nous parce qu’ils proviennent de personnes qui étaient sur cette terre avant nous ou qui sont nés après nous;
  • des trucs qu’on conserve Aucazou (où quoi, exactement?);
  • des machins qu’on serait à la rigueur d’accord pour faire partir mais dont on ne sait pas comment.

Il me semble qu’à cet âge charnière, sans attendre la retraite, il est temps de réfléchir autrement.

Ces objets sont à vous

Je répète: ils sont à VOUS. Autrement dit, personne après vous ne voudra en être responsable.

N’imaginez pas que la génération qui nous suit aura

  • les mêmes goûts
  • la même surface habitable
  • la même notion de la généalogie
  • la même nostalgie
  • le même attrait pour les vieilleries
  • la même peur de manquer
  • la même envie d’épousseter, laver, entretenir vos « collections »
  • les mêmes moyens à consacrer au stockage de vos « précieux ».

Vous avez décidé que ces objets devraient vivre avec vous, soit. Mais il n’y a aucune raison de les imposer par défaut aux autres.

Ne pas décider de leur sort de votre vivant, pendant que vous le pouvez encore, physiquement et mentalement, c’est, de mon point vue, injuste.

Je sais, je suis dure avec vous aujourd’hui. Mais vous savez quel est l’article le plus lu de ce blog** ? Quand on doit vider la maison d’un proche.

Se garantir une belle vieillesse

Des relations humaines

J’espère que vous avez autour de vous l’une de ces personnes âgées bien vivantes, gaies, aussi en forme que leur santé leur permet. Vous savez quel est leur point commun?

Elles ont des relations sociales fréquentes et variées. Elles sont invitées et elles reçoivent, elles rencontrent des gens. Des êtres vivants. Qui les apprécient, qui les aiment. Vous voyez où je veux en venir?

Les objets dont vous vous entourez ne vous aiment pas. C’est l’ingratitude même.

De plus, pendant que vous tentez de les organiser, vous ne faites pas autre chose. Vous vous inquiétez, vous y pensez… Vous avez honte de recevoir qui que ce soit. En termes de relations humaines, vous avouerez que ce n’est pas terrible.

Un environnement agréable

Je vous souhaite d’habiter un logement agréable et sain. C’est-à-dire, par exemple, facile à nettoyer. Dans lequel, même si on a une béquille ou un déambulateur (bonjour fracture du col du fémur), on peut se déplacer sans problème.

Ajoutons une cuisine qui ne cache ni souris ni moisissures. Hautement allergène, tout ça.

Pas de produits d’hygiène vieux de 5 ans qui vont vous couvrir de boutons si vous les appliquez sur votre peau, pas de nourriture « encore bonne » mais que vous n’oseriez pas proposer à un éventuel visiteur, pas trop de poils de chat mélangés à la poussière en couches feutrées sur le fauteuil préféré du félin. Votre santé en dépend.

Des moyens décents

Vous pensez peut-être que la plupart des objets que vous possédez ont une valeur marchande qui sera bien utile moment venu, pour financer votre hébergement en Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes (je sais, personne n’a envie de l’envisager mais c’est pourtant ce qui arrive) ou pour vos héritiers.

Je crains que vous ne vous fassiez des illusions. En effet, il y a ce que vous pensez que ça vaut et ce que les gens sont prêts à payer pour votre possession. Et ils négocient, figurez-vous. Aprement. C’est presque choquant, parfois.

A ce sujet, j’ai dû vendre une belle collection « en catastrophe », pour le compte de mes parents et hélas, parce que j’avais ni le temps ni la connaissance, je suis sûre qu’elle n’a pas été valorisée au mieux. Mieux vaut que vous vous en chargiez vous-même, n’est-ce pas? Et placiez en banque vos sous ainsi obtenus.

Plus j’écris cet article, plus il me chagrine, je l’avoue. Bien sûr, il renvoie à la mort. Celles de nos proches, la nôtre. Mais il me semble qu’on ne devrait pas éluder ce thème. D’abord parce qu’on y passe tous et ensuite parce que malgré ce qu’imaginent certains de mes Ecureuils préférés, le temps n’est pas illimité, notre santé n’est pas éternelle et les objets ne sont pas des talismans.

C’est pourquoi je vous invite à y réfléchir et à commencer à désencombrer si vous êtes autour de la cinquantaine.

L’objectif: s’entourer uniquement d’objets qui ajoutent du bien-être et du plaisir dans nos vies.

Alors, sus à vos placards, en commençant, comme toujours par ce à quoi vous êtes le moins attaché.e. Je vous attends pour vos commentaires, bien sûr.

* Flagrant délit d’amnésie sélective. Si, si, je parlais d’alimentation dans l’article où je comparais organisation et régime.

** En réalité, juste après On travaille tous les deux, pourquoi c’est moi qui fais toutes les corvées?


Photo Artyom Kabajev via Unsplash

11 Commentaires

Classé dans Apprendre à s'organiser, Arrêter de procrastiner, Désencombrer, Home organiser ou home organizer, Les autres et moi, Mon avis, Oser jeter, S'organiser à la maison

11 réponses à “Pourquoi s’alléger est encore plus intéressant après 50 ans

  1. Florence

    J’ai commencé, mais j’ai 2 gros obstacles : 
    1) le conjoint (oui, encore lui) qui me tanne − entre autres − pour acheter toute la collection des Astérix et des Gaston Lagaffe alors que, d’une part, on n’a aucun endroit pour les mettre, et d’autre part, nos parents (les siens et les miens) ont la collection complète (et elle est aussi à la bibliothèque du coin). Pour lui c’est pas grave, on a de la place au sous-sol, ce qui n’est pas vrai, vu le point 2) et les livres s’y abîment à cause de l’humidité.
    2) la fille, qui n’a pas encore de chez elle, même si elle n’est là qu’une semaine à chaque petites vacances. Je ne peux pas jeter ses affaires, et elle ne peut pas les mettre dans sa chambre de 8 m² (de temps en temps elle emporte des vêtements et en ramène d’autres). Elle a déjà fait pas mal de tri mais j’ai encore 4 cartons au sous-sol, plus le placard de sa chambre presque plein…

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  2. Merci Christine pour votre commentaire: la vie s’avère tellement compliquée, parfois… 😉

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  3. Marie, chaque deuil nous invite à profiter encore plus de la vie, vous ne trouvez pas?

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  4. Bricolesetfantaisies, tout est dans l’équilibre, comme toujours. Tant que nos objets nous rendent heureux, moi ça me va 😉

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  5. Merci Elad, pour votre témoignage. Que de bonnes idées, inspirantes 😉

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  6. Elad

    Article passionnant ! J’ai 48 ans, et j’ai démarré le désencombrement de ma maison l’année dernière, d’abord pour passer moins de temps à ‘gérer’ les objets, et ensuite pour ne pas imposer ce tri à mes enfants le jour où je partirais.
    J’ai utilisé une petite astuce découverte sur les réseaux, j’ai pris en photo tous les espaces de la maison, même l’intérieur des placards … Ces photos me permettent de mesurer l’avancement, même si je m’en rends compte chaque jour, quand je vois le peu de temps que je passe maintenant à ranger. De plus, ça permet de récupérer de la place dans les placards et disposer ainsi d’une place pour chaque objet indispensable. J’ai quand même jeté presque 30 ans de relevés de comptes !

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  7. La vieillesse, c’est un sujet auquel je pense tous les jours (je viens de perdre ma maman…).
    J’ai 68 ans, donc, ça vient vite.
    J’ai beaucoup trié et vidé, ces derniers temps.
    MAIS : je suis encore vivante, très vivante et active. Ma vie sociale va bien, merci.
    Je ne me séparerai ni de ma collection (que je viens encore d’augmenter), ni de mon matériel de bricolage (couture et miniatures).
    Sinon, que fais-je quand je suis seule chez moi (les relations, ça n’est pas 24h/24) ? Je regarde les jeux télé ? Beurk !
    Mes enfants savent que quand je serai partie, ils pourront tout jeter s’ils le souhaitent, sans souci, ni remords. Ce sont mes affaires, ils n’ont pas à les prendre en charge.

    Ceci dit, quand je serai bien vieille, le soir à la veillée, j’envisagerai sans doute d’alléger mon bagage… Mais c’est trop tôt !

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  8. Marie

    Ô combien vrai… mais de la théorie à la pratique, c’est le grand écart permanent. D’autant plus avec les deuils qui se ramassent à la pelle… solidarité avec Christine ! et Lorette.

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  9. Christine

    Cet article me renvoi à ce que je vis depuis l’année dernière . Ma maman est allée en ehpad suite à de gros problèmes de santé, j’ai du, dans un premier temps faire du tri,et ça a été douloureux. Quelques mois plus tard, mon beau-père est allé en RPA , il a fallu vider , trier, jeter 40 ans d’objets entassés. Comme je vis avec un écureuil , beaucoup de choses, d’outils ont été rapatriés chez nous!
    On a 2 ou 3 exemplaires du même objet.
    En ce début d’année ma maman est décédée il faut donc vider la maison et se séparer de beaucoup d’objets et de meubles, certains auxquels je suis attachée mais que je ne pourrai pas garder car
    pour rajouter un peu de challenge, je vais divorcer, et là ça commence à se compliquer sérieusement.
    C’est difficile moralement, il y a beaucoup de deuils à faire.
    C’est difficile physiquement.
    J’avais commencé une cession de désencombrement il y a quelques mois et c’était déjà compliqué de faire des choix, maintenant c’est extrêmement douloureux.
    Quand tout ça sera apaisé, je me suis promis de vivre dans une maison désencombrée, pour mon bien-être mais aussi pour celui de mes enfants, qu’ils n’aient pas à subir et à vivre ce que je vis.
    Pensez à vos proches…
    Si vous avez des conseils , c’est avec plaisir que je les lirai.
    Merci Laurence pour vos articles d’une si grande justesse .

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  10. cecilencazenavegmailcom

    Merci de votre délicatesse dans l’approche d’un sujet vraiment nécessaire.

    A 49 ans, je fais tout cela régulièrement, réévaluer ce qui est la, ce qui doit sortir, et bien réfléchir à ce qui rentre.

    J’ai même donné quelques instructions a une amie proche au cas où – je ne veux pas que mes (jeunes) enfants aient a gérer quoi que ce soit.

    Je trouve que cela fait partie intégrante de prendre soin de soi et des autres.

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  11. Lorette

    Je me le dis tous les jours( j’ai 73 ans ) ! Et je ne fais pas grand-chose, quelques passages chez Emmaüs ou au local poubelles mais c ‘est tout !
    Mais , je n’achète plus . Merci beaucoup pour cette piqûre de rappel…

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