
mercredi 11 mai 2022, de 12h45 à 13h45
Lire la suitePourquoi? Si l’ordre ne tient pas dans la durée, c’est qu’il y a une bonne raison.
Il y avait longtemps que je n’avais pas dit du mal d’une Fausse Bonne Idée (FBI). Avouez, ça vous manquait.
Bon, les enveloppes. Qu’est-ce qu’elle peut bien encore y trouver à redire, la dame du blog?
Comme un médecin pourrait remarquer machinalement acné, rosacée ou psoriasis, sur le visage des personnes autour de lui, moi je porte mon regard sur l’intérieur des sacs à main, quand la situation s’y prête.
Ce qui me frappe souvent, dans l’examen des sacs à main (et des bureaux à la maison), c’est l’usage d’enveloppes comme contenant.
Certain(e)s regroupent les papiers dans des enveloppes usagées. C’est écolo… si on veut. Si c’est pratique? Bof.
Pourquoi c’est une FBI?
Essayez plutôt ceci, pour traiter votre courrier.
Et ajoutez cette FBI à celles qui sont expliquées, ici (mes préférées)
Au fil du temps, vous avez découpé et stocké des articles « intéressants » dans l’espoir:
1- d’y revenir plus tard
2- de les classer de façon à pouvoir les retrouver
Les journalistes, auteurs de ces merveilles, vous remercient de l’honneur que vous leur faites.
Et l’organisatrice professionnelle que je suis vous remercie de lui fournir un sujet d’article.
Maintenant, regardons les choses objectivement.
Avez-vous le temps de relire tous ces articles? Savez-vous seulement où vous les avez mis?
Et si vous aviez la possibilité de les relire, ne seraient-ils pas devenus obsolètes, depuis le temps? (Petit bonus pour Isabelle M. de Bordeaux, qui se reconnaîtra: les recettes de cuisine, vous les feuilletez vraiment? Ou bien vous faites comme tout le monde quand vous cherchez l’inspiration: cap sur internet?)
Donc, désencombrons.
Non pas parce que vos articles découpés dans les magazines et les journaux sont encombrants.
Mais parce qu’ils représentent un outil supplémentaire d’auto- flagellation: je devrais (les lire, les classer, les apprendre,…), il faut que je (les passe à ma belle-soeur, les mette dans des classeurs par catégorie, aïe aïe…). Déjà que vous avez à peine le temps de faire du sport, ranger les papiers administratifs, classer vos photos… ce n’est pas pour vous transformer en archiviste.
Il s’agit là encore d’un fantasme de notre vie rêvée: posséder le savoir en toute circonstance.
Alors, en personnes réalistes, faisons un essai:
1- Empoignez une pilounette d’articles découpés, sans les lire.
Quoi, Laurence, sans les lire?! vous insurgez-vous. Mais c’est absurde! Si je les ai gardés, c’est bien parce que….
Tut tut, stop aux prétextes et excuses. Si vous ne les avez pas lu avant, tant pis. Au demeurant, n’ayez crainte, une simple recherche sur le net vous fournirait les mêmes renseignements.
2- Déposez la pilounette à l’endroit où vous jetez d’habitude les papiers.
3- Respirez.
4- Observez ce qu’il se passe.
Exact.
Rien.
Le monde ne s’écroule pas, Diderot ne sort pas de sa tombe pour venir vous tirer les oreilles, les journalistes ne vous envoient pas de sms rageurs, votre belle-soeur ne vous en veut même pas. Ces articles non lus ne vous manquent pas.
Essayez, vous m’en direz des nouvelles en commentaire.
LES ECRITS TU NE JETTERAS POINT
Parfois je me demande: tout ce qui est écrit sur un support papier serait-il sacré?
Pour certains, on dirait que, si c’est écrit, on ne peut pas donner, on ne peut pas échanger, on ne peut pas (blasphème!) jeter. On conserve et puis c’est tout. Ca ne se discute pas.
Ne nous méprenons pas. Cet article ne parle pas de religion: ce n’est pas ma spécialité, de toute façon.
Cependant, voici quelques exemples de l’intrusion du sacré parmi ceux que je rencontre le plus souvent:
Oui… oui,oui (ton du psychanalyste)… ou pas (ton un poil plus ferme de l’organisatrice professionnelle).
On peut aussi considérer que:
Je vous assure: on peut jeter/donner/vendre des écrits, si on le souhaite et s’ils nous encombrent. Aucune malédiction ne s’ensuivra.
Je me demande combien de convertis cet article fera… A vos commentaires!
* un peu de latin dans cet article me semble bienvenu. Il y avait aussi verba volant, scripta manent (les paroles s’envolent, les écrits restent), mais, évidemment, ça servait nettement moins bien mon propos.
Nathalie nous dit:
« Très grande lectrice de votre blog, je vous livre une solution pour classer les modes d’emploi et les garanties de tous les ustensiles ou appareils.
Cela fait 20 ans que j’utilise ce système et çà marche!
Je m’explique : je classe tous ces documents dans des classeurs de type professionnel, j’en ai 3 à l’heure actuelle. Je prends des pochettes en plastique perforées et j’y mets la garantie et/ou le mode d’emploi.
Si le mode d’emploi est trop épais et risque de glisser de la pochette, je ferme le haut par trois attaches parisiennes.
J’y mets également une page de garde, pré-imprimée, où j’inscris en gros le type d’appareil (montre, tv, mixeur, skis, sèche cheveux…) j’y note également la date d’achat, et la date de validité de la garantie. Toutes ces pochettes sont classées par ordre alphabétique à l’aide d’intercalaire alpha.
Si un appareil ne marche plus ou a été vendu, je jette le tout pour ne pas encombrer les classeurs avec des documents qui ne servent plus. »
Classé dans S'organiser à la maison
Oh non, qu’est-ce qu’elle trouve encore à redire, la dame du blog, à ces innocents crayons à papier? C’est tout de même bien pratique: on écrit sur l’étiquette et puis on efface après, si on veut. C’est économique, en somme.
Vous voulez savoir combien de pochettes cartonnées, dos de classeurs, étiquettes de dossiers suspendus, corbeilles, range-revues, trieurs devenus illisibles au fil du temps j’ai rencontré dans ma carrière? Combien de « qu’est-ce que j’ai mis dedans, déjà? » j’ai affronté, impuissante?
Eh bien moi, je n’en peux plus, voyez-vous.
J’en appelle à votre bon sens (et à votre vue qui baisse, si ça se trouve): bannissez donc de vos gestes de classement le crayon à papier. Promettez-moi que vous n’écrirez plus jamais d’étiquette au crayon.
Ce que je recommande plutôt est ici. Et là.
Lorsque je me prends pour une prédicatrice, ça donne ça, aussi.
On respire un bon coup. C’est parti pour le classement des papiers!
D’abord, précisons le contexte. Si je parle de classer les papiers, c’est que j’ai déjà fait ce qu’il y avait à faire avec eux. Par exemple: lire, pointer, vérifier, montrer à mon conjoint…
Je suis alors placée devant une pile de papiers à mettre « dans les bonnes cases » pour pouvoir les retrouver quand j’en aurai besoin.
Les principes
Exemples de catégories
Les catégories de documents respectent votre logique. Il faudra vous mettre d’accord avec la personne qui partage votre vie pour que chacun puisse classer et retrouver les documents de façon autonome. Ca pourrait donner quelque chose comme ça:
Porte-revue HABITATION
A l’intérieur, des chemises cartonnées portant le nom des catégories ci-dessous:
Porte-revue PERSONNES DU FOYER
Prendre une chemise cartonnée par personne et y placer les sous-chemises (souples) suivantes, selon l’âge et l’activité des membres de la famille:
Chemise TRANSPORTS (pas assez de sous-catégories pour créer un porte-revue)
A vous de créer les autres rubriques en fonction de votre vie.
Voici les questions les plus fréquentes au sujet du classement:
Q1: Je ne suis pas sûre que mon classement soit le meilleur.
Exemple: l’assurance voiture doit-elle être dans le dossier « transport » ou dans le dossier « assurance »?
Cela dépend de votre logique et de votre situation. Imaginons que tous vos contrats d’assurance soient chez la même compagnie (habitation/responsabilité civile, véhicule,…). Vous avez tout intérêt à créer une chemise Assurance et placer les quittances et échanges de courrier dans cette chemise. En revanche, si vous avez des contrats avec de multiples compagnies, classez
Q2: Je n’ai pas de souci avec les documents administratifs. Ce sont les papiers « affectifs » que je ne sais pas où mettre. Ni retrouver, d’ailleurs.
Vous avez juste à vous poser la question « à quelle occasion en aurai-je besoin? ». Prenons les dessins de Petit Dernier. Faut-il faire une chemise « dessins de Petit Dernier » et tout mettre dedans? Pas forcément. Vous pouvez
Q3: Que faire des documents qui m’inspirent, que je trouve beaux?
Là encore, une question toute simple « c’est pour faire quoi? » Pour vous servir de sources d’inspiration dans vos loisirs créatifs? Créez une chemise qui s’appelle comme ça: « Inspirations pour peinture ». Pour vous servir dans un projet particulier? Créez une chemise qui s’appelle « Idées de décoration de salle de bain ». L’objectif: chaque document doit appartenir à une chemise dont le titre lui correspond le mieux.
Q4: Que faire des documents qui pourraient m’aider dans l’élaboration de mes cours/projets/présentations?
D’abord être draconien(ne).
Pour garder un document de cette sorte, alors que l’on trouve de plus en plus d’informations à jour et originales sur internet, il faut être sûr(e) qu’il est exceptionnel. Si c’est bien le cas, tout va reposer sur votre capacité à inventer un titre explicite, qui vous parlera encore dans six mois ou un an.
Exemple de titre qui ne marche pas si vous êtes enseignant: « grammaire CE2 ». Exemple de titre plus utile « accord du participe passé – exercices simples ». Cette dernière chemise pouvant être dans un porte-revue « grammaire », d’ailleurs.
Q5: Comment faire lorsque je me retrouve avec des chemises contenant des sous-chemises, qui contiennent elles-mêmes des sous-sous-chemises, qui….? Au secours!
Avez-vous entendu parler de cet adage « le mieux est l’ennemi du bien? » On y est. Votre perfectionnisme a encore frappé. C’est bien simple, pour savoir si vous en avez fait un peu trop, comptez le nombre de gestes qu’il vous faut pour prendre ou ranger un document. Plus de 5 geste? C’est trop. Vous n’aurez pas le courage de maintenir une telle discipline. A mon avis, dans la vie quotidienne, trois niveaux de rangement suffisent largement.
Exemple:
Ca ne m’étonnerait pas que vous ayez plein de questions au sujet de cette fichue paperasse. Lâchez-vous donc dans les commentaires ci-dessous. Si je n’ai pas la réponse, d’autres l’auront certainement.
MàJ le 19/02/16: des photos pour répondre aux questions de Ben:
Exemple de range-revue (les choisir solides et non en carton moche, type boîte d’archives):
Exemple de chemises cartonnées toutes simples:
Classement des papiers "vivants" dans un coffre
Nous sommes tout le temps à la recherche d’idées esthétiques pour ranger nos papiers dans le salon. Cette idée de coffre est sympa.
Il suffit d’acheter un ou deux systèmes de dossiers suspendus (voir photo ci-dessous), en veillant à ce que leur dimension leur permettent d’être glissés dans le coffre.
On n’est pas obligé de fabriquer les tiroirs du dessus.
Et… warning! Les étiquettes, messieurs/dames: indispensables!
Et… double warning! Que des papiers « vivants », là-dedans, hein, pas d’archives, on est d’accord?
Et… triple warning! Rien sur le coffre, vous savez bien pourquoi.
Classé dans Comment classer des documents, Mon avis
Phobie administrative ou procrastination ordinaire?
Vraie ou fausse phobie
«La phobie administrative existe, mais elle est moins répandue que ce que l’on entend. De nombreuses personnes utilisent ce terme pour décrire un état ou une activité qui leur déplaît, or la phobie est quelque chose de particulier, avec des symptômes très forts, c’est une peur panique qui se déclenche soit lorsque l’on est en contact avec l’objet dont on a peur, soit quand on sait que l’on va devoir être en contact avec cet objet.» explique Charlotte Kayes, psychologue clinicienne, spécialisée dans le traitement des troubles anxieux à Julie Renson dans Libération du 17 mai 2022.
Il arrive qu’on renonce
L’article se poursuit: « Il n’existe cependant pas de données officielles sur les personnes atteintes de phobie administrative. Mais d’après une étude publiée en décembre par l’assureur Lovys et réalisée par l’institut de sondages YouGov, la gestion administrative serait source d’angoisse pour plus d’un tiers (37 %) des Français et près de 49 % des 18-34 ans. Des chiffres corroborés par l’Insee, selon lequel une personne sur trois déclare avoir renoncé au moins une fois à effectuer une démarche en ligne au cours de l’année 2021. Les raisons invoquées : «Délais d’attente, incompétence de l’interlocuteur, complexité de la procédure, manque de compétences numériques.» D’après l’institut, les personnes âgées et les plus défavorisées rencontrent davantage de difficultés à effectuer des démarches administratives, tout comme les jeunes moins expérimentés que leurs aînés. »
Mon expérience d’organisatrice professionnelle chez les particuliers
Je confirme: l’aversion pour « l’Administratif » (à prononcer avec une moue dégoûtée) est souvent cumulée avec de la peur. Peur de ne pas savoir s’y prendre ou peur de « perdre du temps », par exemple.
Mais le plus souvent, je rencontre des personnes ayant peur de perdre un document ou manquant tellement de confiance dans leur classement qu’elles finissent par dupliquer tout « au cas où », ce qui prend une place folle ou bien ne plus rien classer du tout. Ajoutez l’achat d’un scanner (ou l’usage du smartphone en guise de scanner) puis les environnements numériques dans le cloud et on est au summum de la panique et de l’agacement. La moindre recherche de documents devient alors digne des travaux de madame Desroches-Noblecourt. De quoi être découragé.e en effet.
Et chez les jeunes?
En ce qui concerne les jeunes, le problème vient également du vocabulaire employé par les différents organismes. Ainsi, comment deviner que la Sécu, la CPAM et la Caisse d’assurance maladie sont des synonymes? Comment repérer la différence entre ladite et une mutuelle? Pourquoi cette dernière est fournie par l’entreprise quand on est salarié.e et par… on ne sait qui quand on est auto entrepreneur? Et est-ce qu’un bailleur, c’est la même chose qu’un propriétaire et qu’une agence immobilière? Quid du syndic? Serait-ce une abréviation de syndicat (sic)? Que conserver? Comment classer des documents quand on a l’habitude de tout faire avec son smartphone?
Le classement, c’est pas sorcier
J’interviens souvent, chez les particuliers, pour les aider à mettre de l’ordre dans tous leurs documents, papiers et numériques. On crée ensemble un classement basé sur leur vie, facile à maintenir dans le temps, avec du matériel super simple et des techniques valables pour tous les documents. Pas besoin de scanner, ni de déchiqueter, ni de conserver des tas de documents ad vitam aeternam.
Si le classement est facile, l’aversion administrative diminue. Mais, hélas, je ne peux rien faire pour augmenter notre patience quand nous devons rester des heures en attente au téléphone avec des musiques suraigües en boucle (il y a des fans de Vivaldi, parmi vous, chers lecteurs?) ou des serveurs vocaux qui nous font miroiter l’accès à un humain pour nous raccrocher au nez au bout de 8 minutes.
Haut les coeurs, tout n’est pas perdu: vous trouverez des réponses dans cet article sur la méthode pour classer ses papiers sans se décourager.
« Ils » y arrivent, et pas vous? Découvrez pourquoi votre classement de documents ne fonctionne pas.
Dites-nous donc en commentaire comment ça se passe chez vous, l’Administratif.
Photos de Valentin Ciccarone et Sharon McCutcheon via Unsplash
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