Comment lutter contre la procrastination lorsqu’on en a fait une sorte d’art de vivre?
Dans votre monde, rendre un travail le 24 revient à le démarrer le… 24. Bon, OK, le 23 au soir. Tard. Le plus tard possible.
En quelque sorte, votre équation à vous, c’est:
date de démarrage= date de fin.
Jusqu’à présent, comme Florence Foresti dans ce sketch où elle a du mal à arriver à l’heure au boulot, vous pensiez: « j’ai jusqu’au 24? J’suis large! » ou « oh, c’est bon: j’ai jusqu’au 24 pour le faire ».
Or cela vous joue des tours
- vous passez plus de temps à vous demander comment échapper élégamment à la date-limite qu’à travailler effectivement
- il vous arrive de bâcler le travail, à votre grande honte
- vous sortez épuisé(e) de vos nuits frénétiques à « bosser »
Il vous faut une fusée.Je veux dire, penser comme si vous étiez la personne qui déclenche la fusée. Vous savez: 10-9-8-7-6-5-4-3-2-1- feu!
Il est temps de mettre en place un compte à rebours réaliste pour ces fichues tâches qui vous embêtent tellement et qui ont une date-limite.
Pour ce faire, nous allons opérer un petit changement de paradigme, de façon à voir les choses différemment:
- d’abord, réfléchissez à la plus petite chose que vous accepteriez de faire pour avancer vers le moment fatidique. La plus petite. Et faites-la. Juste elle. Il s’agit de transformer ce « j’ai jusqu’au ….. » en « qu’est-ce que je peux au moins faire pour respecter cette date-limite. »
- puis réfléchissez à un compte à rebours réaliste. Réfléchissez agenda en main. Exemple: « il faut que j’aie fait telle partie à telle date. Puis la suivante à tel moment. Puis celle d’après avant samedi parce que (remplissez les blancs). Pensez à bien tenir compte de vos vraies contraintes.
Donc, ça donne:
J’ai une date-limite à respecter
- je me demande ce que je peux au moins faire
- je le fais; c’est tout petit, alors…
- je réfléchis à un rétro-planning réaliste (je le note sur mon agenda si je veux)
- après la première petite action, je me récompense
- entre chaque étape réussie de mon compte à rebours, je me récompense
- je finis dans les temps sans stress inutile
- je me re-récompense, car c’est la première fois que j’arrive à faire ça.
Vous trouvez qu’on se récompense beaucoup pour obtenir ce qui est, finalement, la moindre des choses? D’abord, j’aime les récompenses… et vous aussi, pas vrai? De plus, si vous procrastinez, vous êtes déjà bien assez exigeant(e) envers vous, si si, je vous assure. Allez quoi, faites-vous plaisir! Mais faites-le exprès, pas furtivement (avec mauvaise conscience) comme d’habitude.
Essayer d’autres techniques.
Comment se motiver pour faire les choses?
Il y a peu, je vous parlai de motiver vos proches à faire les « corvées ».
Et vous, alors? Comment faire pour vous motiver à attaquer de façon régulière ces tâches peu stimulantes? Comme je n’ai pas encore signé de partenariat avec une marque prestigieuse de chocolat (ni de bijoux, ni de gadgets high tech d’ailleurs), il va falloir trouver autre chose pour vous motiver.
Imaginons que vous vous ennuyiez d’avance à l’idée de trier vos papiers. Cela vous fatigue, vous agace. Mais une autre personne, à votre place, n’éprouverait pas ces sensations et ne se dirait pas la même chose que vous.
Tenez, moi, par exemple, devant un tas de papiers, je me sens comme un randonneur devant une montagne: je me suis dit que je la gravirais, je m’y mets. Je ne me pose pas de questions et je m’applique. Jusqu’au bout. Jusqu’en haut, donc, si je continue à faire le parallèle avec la montagne.
(N.B: je ne choisis pas l’Annapurna, non plus: je connais mes limites. Et oui, j’ai parfois envie de laisser tomber mais… et mon sommet, alors?).
Quelle est la différence entre nous? Pas la volonté. Pas la discipline. Simplement le discours intérieur que nous nous tenons.
Plus vous y pensez, à cette fichue corvée, plus vous vous parlez, … plus vous allez éviter la tâche à faire.
Pire, vous étendez votre stratégie d’évitement à d’autres situations qui y ressemblent.
Bientôt, courrier = vaisselle = rangement = repassage …. avec un point commun: vous éprouvez de l’ennui dans ces situations. Et vous le formulez, au moins dans votre tête.
Vous savez ce qui vous est arrivé? Vous vous êtes conditionné à procrastiner en vous disant tout le temps les mêmes choses! (Lisez donc ces articles pour en savoir plus sur le sujet)
Voici un exercice que je vous propose pour court-circuiter ce cercle vicieux:
Vous connaissez certainement l’adage:
L’appétit vient en mangeant.
Je vous propose de vous répéter en boucle, à chaque fois que vous renâclez devant une corvée:
De même que l’appétit vient en mangeant,
la motivation vient en faisant.
(Vous avez toujours votre cahier? C’est pour noter la formule)
Je vous entends ricaner d’ici. Mais Laurence, c’est bien ça, le problème! Je ne veux/peux/n’ai pas envie de m’y mettre!
Dans ce cas, laissez-moi vous rappeler quelque chose que vous avez déjà vécu.
Souvenez-vous… vous étiez là, ronchonnant devant une pile de (au choix) vaisselle/courrier/jouets/vêtements… et tout à coup, pour une raison ou pour une autre, vous avez attaqué la pile.
Et que s’est-il passé? Vous avez fini cette pile, vite et bien.
Même, si ça se trouve, en sifflotant (mais vous ne l’avoueriez à personne). Comme soulagé, ou simplement heureux de faire, absorbé(e) dans l’action.
Et certainement, une fois au bout, vous vous êtes dit « ce n’était pas si terrible » (mais ne l’avoueriez à personne, non plus).
En mettant le doigt dans l’engrenage (je démarre), vous avez poursuivi sans aucune autre motivation que de vouloir arriver au bout (montagne, montagne!).
Autrement dit, vous avez créé vous-même votre propre motivation.
Vous ne vous êtes rien dit de spécial à part un simple « allez, je m’y mets ».
Vous y êtes? Vous n’avez pas besoin « d’avoir envie », « d’être motivé », « d’un coup de pied au *** », d’une contrainte (visite, déménagement…).
Vous avez juste besoin d’arrêter de penser
Juste commencez. Le reste suivra. La satisfaction aussi, n’en doutez pas.
En choeur, chers lecteurs: Oui, on reprendra volontiers un peu de
papiersgâteau, Laurence.Partagez!
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