« Laurence, me disent parfois les jeunes femmes que je forme à l’organisation personnelle, je ne veux pas que ma vie professionnelle déborde sur ma vie privée. J’adore mon job mais je veux cloisonner. Avez-vous des astuces pour réussir à bien séparer l’une de l’autre? »
Comme je les comprends! Et comme j’y croyais moi aussi!
Jusqu’à ce que les situations ci-dessous se reproduisent un peu trop souvent:
– vous pensez qu’il faut rappeler Mme Durant de la société MonFournisseur pendant que vous faites les courses. Arrivée au parking, pour récupérer votre voiture, hop, c’est sorti de votre tête. Rien ne garantit que vous vous en souviendrez demain.
– ça fait une semaine que vous vous dites qu’il faut prendre rendez-vous chez le pédiatre mais ça se fait aux heures de bureau et justement, vous n’avez rien pour vous le rappeler quand vous êtes au travail, puisque c’est privé. Tous les soirs, lorsque vous retrouvez votre famille, vous vous dites « et zut, j’ai encore oublié d’appeler! ».
– vous aviez dit à votre belle-soeur que vous la rappelleriez ce week-end mais tout s’est bousculé et vous avez oublié. Vous vous dites que vous l’appellerez à l’heure du déjeuner lundi. Mais comment y penser au bon moment?
Vous avez remarqué? Qu’on le veuille ou non, notre cerveau ne fait pas la différence entre « c’est privé » et « c’est professionnel ». Pour lui, il s’agit de « choses à faire« , point. Et il s’en moque que ce soit le bon moment ou pas.
En somme, l’étanchéité vie pro/vie privée est une FBI. Alors, que faire?
La solution (paradoxale, mais essayez tout de même, vous m’en direz des nouvelles):
En plus de votre agenda, il vous faut une liste unique de choses à faire.
Le mot-clef, c’est UNIQUE.
Oui, allez-y, mélangez tout, comme ça vous vient dans la tête, au fur et à mesure que ça arrive dans votre vie. Ne vous occupez pas de savoir l’origine (privé? pro?) du « truc à faire ». Notez-le, c’est tout.
Veillez cependant à bien noter de vraies actions (voir cet article) et non des projets.
Exemple: Noter « cuisine » (= sa rénovation est un projet en soi) ne sera pas utile si, ce que vous voulez dire vraiment, c’est « chercher des fournisseurs pour rénover ma cuisine » (= action).
Pour faire cette liste, il vous faut un outil fiable, toujours sur vous. Votre smartphone? Un petit cahier? un grand cahier? Qu’importe, pourvu que vous puissiez noter super vite.
D’accord, Laurence, me disent mes stagiaires, mais comment faire le tri dans cette (longue) liste?
Pour faire le tri dans les choses à faire, vous allez inventer un petit code pour désigner les choses à faire à la maison, le soir par exemple. Et puis un autre pour les choses à faire seulement le week-end. Vous indiquez ce code devant chaque tâche.
Ces codes, ça peut être:
- pour la maison: une petite maison stylisée ou un M pour signifier « à la Maison », …
- pour le week-end: WE, par exemple.
- et pour le bureau? Comme nous y passons beaucoup de temps, je considère que c’est un contexte par défaut: pas besoin de code.
Ainsi, lorsque vous serez dans l’un ou l’autre de ces contextes, il vous suffira de regarder les tâches qui comportent le code correspondant et de choisir celles que vous voulez faire. Vous négligerez exprès les autres.
Note: Si vous utilisez la fonction liste de votre smartphone, vous ferez un tri sur la première lettre pour ne voir apparaître que les tâches que vous pouvez faire ici et maintenant.
Exemple: WE appeler Jeanne (ma belle-soeur)
Alors, allez-vous essayer ma solution paradoxale?
Je tiens à re-préciser ici que je suis une fervente partisane du cloisonnement dès lors qu’il s’agit d’empêcher les appels/mails/sms professionnels de venir polluer notre temps privé. Réfléchissez toujours au pourcentage de vous-même que vous voulez rendre disponible aux uns et aux autres. Un job, ce n’est pas forcément un sacerdoce, vous savez. C’est plutôt un échange: votre temps contre une rémunération. Cela doit rester équilibré, juste.
Si je le vois, j’y pense. Et si j’y pense, je le fais. Ah bon?
Pour s’organiser au travail, on a tous essayé plusieurs méthodes spontanées. L’une d’entre elles repose principalement sur notre vue.
Si vous êtes du genre à utiliser vos yeux pour vous organiser, peut-être faites-vous ceci:
Certes, ces techniques fonctionnent… jusqu’à un certain point. Hélas, plus vous gérez d’informations moins cela marche.
Tout se passe comme si vous aviez la certitude que « Si je le vois, j’y pense et si j’y pense, je vais le faire« . Or, non.
Parce que:
1- Sans pour autant passer à l’action, vous augmentez votre »tourbillon mental« : « ah, oui, j’avais dit qu’il fallait que je le fasse! Oh mince, ça aussi! »
2- Les priorités changent tout le temps. Et c’est normal.
3- Vous n’avez qu’une vision partielle de ce qui vous attend: ce qui est sous votre nez. Le reste, parfois tout aussi important, est ailleurs: sur des listes, dans votre tête, sur une carte de visite, parmi vos notes de réunion…
4- Vous vous redites plusieurs fois les mêmes choses au sujet des mêmes informations: cela finit par être épuisant.
5- Vous savez bien que tous ces signaux finissent par devenir invisibles.
Soit parce qu’ils sont là depuis trop longtemps (ou disparaissent mécaniquement, chassés par les nouveaux messages), soit parce que vous ne pouvez pas (ou n’avez pas envie de) passer à l’action. Mais le pense-bête visuel, lui, reste là.
SOLUTION
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