Il y a peu, je vous parlai de motiver vos proches à faire les « corvées ».
Et vous, alors? Comment faire pour vous motiver à attaquer de façon régulière ces tâches peu stimulantes? Comme je n’ai pas encore signé de partenariat avec une marque prestigieuse de chocolat (ni de bijoux, ni de gadgets high tech d’ailleurs), il va falloir trouver autre chose pour vous motiver.
Imaginons que vous vous ennuyiez d’avance à l’idée de trier vos papiers. Cela vous fatigue, vous agace. Mais une autre personne, à votre place, n’éprouverait pas ces sensations et ne se dirait pas la même chose que vous.
Tenez, moi, par exemple, devant un tas de papiers, je me sens comme un randonneur devant une montagne: je me suis dit que je la gravirais, je m’y mets. Je ne me pose pas de questions et je m’applique. Jusqu’au bout. Jusqu’en haut, donc, si je continue à faire le parallèle avec la montagne.
(N.B: je ne choisis pas l’Annapurna, non plus: je connais mes limites. Et oui, j’ai parfois envie de laisser tomber mais… et mon sommet, alors?).
Quelle est la différence entre nous? Pas la volonté. Pas la discipline. Simplement le discours intérieur que nous nous tenons.
Plus vous y pensez, à cette fichue corvée, plus vous vous parlez, … plus vous allez éviter la tâche à faire.
Pire, vous étendez votre stratégie d’évitement à d’autres situations qui y ressemblent.
Bientôt, courrier = vaisselle = rangement = repassage …. avec un point commun: vous éprouvez de l’ennui dans ces situations. Et vous le formulez, au moins dans votre tête.
Vous savez ce qui vous est arrivé? Vous vous êtes conditionné à procrastiner en vous disant tout le temps les mêmes choses! (Lisez donc ces articles pour en savoir plus sur le sujet)
Voici un exercice que je vous propose pour court-circuiter ce cercle vicieux:
Vous connaissez certainement l’adage:
L’appétit vient en mangeant.
Je vous propose de vous répéter en boucle, à chaque fois que vous renâclez devant une corvée:
De même que l’appétit vient en mangeant,
la motivation vient en faisant.
(Vous avez toujours votre cahier? C’est pour noter la formule)
Je vous entends ricaner d’ici. Mais Laurence, c’est bien ça, le problème! Je ne veux/peux/n’ai pas envie de m’y mettre!
Dans ce cas, laissez-moi vous rappeler quelque chose que vous avez déjà vécu.
Souvenez-vous… vous étiez là, ronchonnant devant une pile de (au choix) vaisselle/courrier/jouets/vêtements… et tout à coup, pour une raison ou pour une autre, vous avez attaqué la pile.
Et que s’est-il passé? Vous avez fini cette pile, vite et bien.
Même, si ça se trouve, en sifflotant (mais vous ne l’avoueriez à personne). Comme soulagé, ou simplement heureux de faire, absorbé(e) dans l’action.
Et certainement, une fois au bout, vous vous êtes dit « ce n’était pas si terrible » (mais ne l’avoueriez à personne, non plus).
En mettant le doigt dans l’engrenage (je démarre), vous avez poursuivi sans aucune autre motivation que de vouloir arriver au bout (montagne, montagne!).
Autrement dit, vous avez créé vous-même votre propre motivation.
Vous ne vous êtes rien dit de spécial à part un simple « allez, je m’y mets ».
Vous y êtes? Vous n’avez pas besoin « d’avoir envie », « d’être motivé », « d’un coup de pied au *** », d’une contrainte (visite, déménagement…).
Vous avez juste besoin d’arrêter de penser
- à comment démarrer,
- dans quoi mettre les trucs,
- avec quelle méthode idéale procéder,
- à quel point vous n’avez pas envie de vous y coller…
Juste commencez. Le reste suivra. La satisfaction aussi, n’en doutez pas.
En choeur, chers lecteurs: Oui, on reprendra volontiers un peu de papiers gâteau, Laurence.
Les perfectionnistes parlent aux perfectionnistes. Je répète…
Je voudrais en effet vous parler de perfection. Ah, la recherche de la perfection! Ce nirvana vers lequel vous et moi, chers compagnons de misère, tendons inlassablement sans jamais y arriver… Décortiquons-le donc ensemble, ce graal. Pourquoi? A cause de ce qu’il nous fait faire. Et de ce qu’il nous empêche de faire.
Si vous n’êtes pas perfectionniste, vous pouvez zapper cet article. Il y en a d’autres, très bien aussi, sur ce blog. Tiens, par exemple, celui-là.
Mais comment tu me parles?
Un perfectionniste, comme tout un chacun, se parle, dans sa tête. Il s’encourage (peu), se stimule (beaucoup), s’enguirlande (passionnément). Il s’enjoint à faire plus d’effort, à persévérer, à aller jusqu’au bout. Même si « le bout » n’est pas toujours très clair .
Plus fort, plus haut, plus loin, mieux: ça, c’est le monde du perfectionniste.
Donc, il se parle à lui -même, dans les termes qu’un coach sportif des pays de l’est ne répugnerait pas à utiliser. C’est-à-dire non pas forcément en hongrois ni en polonais, mais pas gentiment, en tout cas.
Voici les termes qu’un bon perfectionniste emploie volontiers:
Eh bien quoi, Laurence, où est le problème?
Mais quel problème?
LES problèmes, cher perfectionniste.
Les voici:
Oh, je sais, vous considérez que si ce n’est pas pour faire parfait et complet, du premier coup, ce n’est même pas la peine de commencer.
D’où le problème N°2.
Vous venez donc de découvrir que votre perfectionnisme est la cause de votre procrastination. Et, horreur, qu’il s’applique dans votre vie privée et professionnelle (présentation Powerpoint, mise à jour d’un CV ou saisie de notes de frais, vous êtes là?).
C’est râlant, hein, quand on sait à quel point vous êtes capable de grandes choses. Et pire, se faire accuser de bordélisme alors qu’on rêve de perfection, quelle injustice!
Mais alors, que faire? Saucisson et dialogue intérieur
Vous vous souvenez de la fois où nous sommes partis pique-niquer tous ensemble? La technique du saucisson est l’une des meilleures astuces que je connaisse pour calmer le perfectionnisme procrastinateur. Vous pouvez m’en croire, je suis tous les jours obligée de me l’appliquer à moi-même*.
Souvenez-vous que « commencer » ne veut pas dire « finir dans la foulée ». Au contraire, délectez-vous des termes suivants: débuter – poursuivre – continuer – reprendre – commencer à en voir la fin – finir. Voire, pour le plaisir, mais seulement à la fin: perfectionner – fignoler.
Répétez-vous en boucle: commencer est toujours mieux que ne rien faire (1 est supérieur à 0, si vous voyez ce que je veux dire).
En plus de ça, à chaque fois que vous vous prendrez en flagrant délit d’utiliser mentalement les mots tout/nickel/parfait/en une seule fois dans la même phrase, demandez-vous si quelqu’un vous force à raisonner ainsi. Pas de couteau sous la gorge, de menaces de morts, d’apocalypse en vue? Relax, alors. Une tranche de saucisson suffira bien pour aujourd’hui. Ou deux, allez, parce que c’est vous.
*Bon, sauf pour l’écriture de cet article, bien entendu. Et le ménage, ça va de soi. C’est comme mon repassage, maintenant que j’y pense… vous voyez, quelques zones de perfectionnisme font du bien aux gens comme nous.
Quelques autres court-circuits à procrastination:
https://sorganiser-facile.com/2010/08/16/piece-tres-tres-encombree-par-quoi-commencer/
https://sorganiser-facile.com/2011/03/25/desordre-procrastination-2-minutes/
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