Comment ne jamais vivre sa vie

Il y a  tout un tas de techniques pour passer à côté de votre vie sans jamais faire ce que vous auriez vraiment envie de faire.

  1. Ayez peur
    C’est facile. Très peu de gens sont attirés par l’inconnu, de toute façon. Il vous suffit d’avoir peur et aucune décision ne sera prise.
  2. Reprenez des études
    Je sais, cela semble paradoxal. Pourtant, j’ai de nombreux contacts avec des personnes qui expriment l’envie de changer de voie et qui n’envisagent pas de le faire sans une formation préalable. Personne ne leur a dit qu’il en fallait une, pourtant.
    Mais ainsi, elles partent pour quelques années d’études, rapports, cours… tout ce qu’il leur faut pour passer à côté de leur future carrière. Oh, il y aussi la version light: se documenter (beaucoup, longuement; jamais assez).
  3. Préservez votre ignorance
    Il suffit de se dire « je ne sais pas si… « ou « je ne sais pas comment… » pour s’arrêter net. Vous renseigner? Oui, mais auprès de qui? Mais comment? Mais… Restez donc sans savoir, c’est plus sage, finalement.
  4. Impliquez-vous dans des projets secondaires
    Rien de plus rigolo que de s’occuper de X, Y ou Z pour se maintenir occupé et donc ne pas avoir de temps à consacrer à… soi-même.
  5. Faites comme d’hab
    Cela vous permettra de ne rien changer. Et donc de ne rien faire entrer de nouveau dans votre vie.
  6. Laissez les autres décider à votre place
    Où vous habitez, de combien d’enfants se composera la famille, ce qui se fait (ou pas), ce que vous êtes capable de faire (ou pas), ce qu’on mange ce soir, où on passe les vacances, la couleur et la longueur de vos cheveux… vos proches ont une idée sur tout ça et le reste. Vous n’avez qu’à les laisser faire.

A 40 ans, il nous reste 329 601 heures à vivre (statistiques impitoyables, issues de compagnie d’assurance). Enlevez-en la moitié pour tenir compte du sommeil, des repas, du temps à consacrer à vos proches. Ce qu’il reste, c’est pour fabriquer votre vie. La vôtre. Vous n’en aurez pas d’autre.

Un petit tour vers la procrastination (l’art de repousser toujours à plus tard) ? Le début de la série est ici.
Pourquoi je suggère de penser « action« .


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27 Commentaires

Classé dans Mon avis

27 réponses à “Comment ne jamais vivre sa vie

  1. Emy

    Chère Laurence, je sais que l’article date, mais je dois vous dire que je suis au bord des larmes en le lisant…Vous avez tapé juste, droit dans le mille…J’envisage même de l’imprimer et de le punaiser au mur derrière mon écran d’ordinateur…C’est effroyable, toutes ces choses que je fais en pensant que  » ça m’aidera à avancer  » (vous avez remarqué comme tout le monde parle toujours d’avancer mais qu’on ne dit jamais vers quoi ni dans quel but?). Je me reconnais dans tous les points que vous avez énoncés (hormis le 6. Etant très égoïste, il n’est pas né celui qui décidera à ma place!) Mais le fait est que, selon moi, les points 2 à 6 découlent tous du premier…La peur est à l’origine de tous ces travers. Et pas n’importe quelle peur: la peur de l’échec. La plus destructrice à mes yeux, celle qui vous paralyse sur place, vous empêche non seulement de prendre une décision, mais aussi de vous y tenir une fois que vous êtes parvenu à la prendre.

    En conséquence, je fais du surplace depuis des années, contrairement à ce que je pensais. J’ai passé un diplôme en cours du soir en 1 an. Durant plus de 2 ans je ne suis pas parvenue à décrocher un vrai job, hormis des trucs de quelques semaines/mois, et encore, non rémunérés! Mais ça fait de l’expérience n’est-ce pas? Puis je me suis dit qu’il me fallait une corde supplémentaire à mon arc pour me distinguer des autres chercheurs d’emploi dans ma branche. J’ai donc fait une spécialisation en 1 an également. Après quoi je me suis dit qu’il me fallait des stages pour acquérir encore un peu d’expérience à mettre en avant sur mon CV, mais bien sûr ils ne sont pas ou peu rémunérés…Et maintenant je suis de retour à la case départ, à me dire que « je ne sais pas si j’en suis capable », que je n’ai pas encore assez de compétences pour être efficace, qu’il faut que je continue à emmagasiner des connaissances pour être crédible si un jour je trouve du boulot, donc il me faut d’autres formations ou d’autres stages…Mais puisque j’ai déjà fait tout ça, j’ai l’impression d’avoir quand même avancer ces 5 dernières années…Mais si c’était le cas, j’aurais déjà un boulot non ?

    Et comme je ne sais pas quoi faire d’autre exactement pour donner un coup de pied dans la fourmilière, bein je continue à faire comme j’ai toujours fait, comme si je me laissais porter par la vie en attendant le prochain coup de vent qui m’emmènera quelque part où je n’aurais pas pensé à aller ou qui ne m’intéressera pas…Alors comme je n’avance pas dans mes projets personnels, je m’intéresse à ceux des autres (le mariage d’une amie, la grossesse surprise d’une autre etc.) en faisant des recherches pour elles alors qu’elles ne m’ont rien demandé…Mais bon, depuis le temps que j’en fais des recherches sur tout et n’importe quoi je suis devenue une pro, autant que ça serve, même si c’est à quelqu’un d’autre, n’est-ce pas?

    Résultat, à presque 30 ans, je passe pour celle qui n’a jamais travaillé de sa vie, pour l’éternelle ado qui refuse de grandir et de renoncer à ses rêves pour revenir les pieds sur Terre et se trouver un boulot ‘‘normal’’ (j’aimerais être journaliste à la base) et qui en plus prend la vie de son copain en otage parce que tant que je n’ai pas de vrai job et donc de salaire, pas possible de faire des projets (mariage, chouette appart’, bébé etc…). Mais le fait est que tout ça, je le sais, je m’en rends compte maintenant…Mais pour en revenir au début de mon commentaire, ma peur (en particulier de l’échec, de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir comment/quoi faire…) me cloue sur place, je suis paralysée en permanence, surtout quand il s’agit de prendre une décision…Je suranalyse tout, tout le temps, le moindre détail, la moindre possibilité…Je passe plus de temps à cogiter, me poser des questions, me dire « et si ? » qu’à agir…Alors ma question c’est comment faire ? Comment faire pour dépasser ses peurs, pour ne plus les laisser contrôler et diriger (ou plutôt figer !) notre vie ?

    Désolée pour ce long témoignage, mais s’il peut m’aider à avancer, et aider d’autres personnes dans ma situation, je pense que ça vaut la peine de perdre 5 minutes là-dessus non ? 🙂

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  2. Bienvenue, Pyxelle. Continuez à donner votre avis au fil de vos lectures: ce blog sert à ça.;)

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  3. Bonjour,

    Article intéressant (comme la plupart ici, je découvre et j’apprécie).
    Cependant je nuancerai le point 2 « Reprenez des études ». Il est vrai que souvent, il n’est pas nécessaire de passer un nouveau diplôme pour changer de voie, mais dans certains cas, c’est obligatoire (je pense notamment au métier de comptable, puisque c’est la voie que j’ai choisi)
    Ceci dit, je rejoins le fait que cela a tendance a nous prendre beaucoup de temps, et à nous couper de notre vie. D’où l’intérêt d’avoir une bonne organisation, pour ne pas oublier les amis et la famille entre autre.

    Je continue ma visite 🙂

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  4. Sandy, il me manque des informations pour bien vous conseiller. Et comme il s’agit d’un blog, ici, ce ne serait pas prudent de les divulguer. Vous pouvez me joindre en mail privé: laurence.einfalt@agence-jara.com. A bientôt

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  5. Sandy

    Bonjour Laurence, j’apprécie énormément ton blog et tes conseils.
    J’ai un défi pour toi que je vais t’énoncer sous la forme d’un problème?
    Remise dans le contexte: maman d’un petit garçon de 2 an et demi j’ai trouvé un emploi de professeur de psychologie ( je suis psychologue au départ) Au départ, je ne devais avoir que 2 heures par semaines ( pas la mort quoi 🙂 . Puis on m’a dit que j’avais la possibilité d’avoir un mi -temps en remplacement (chouette des heures en plus, et donc plus de sous) mais que je devais faire mon CAPAES (diplome pour enseigner en école supérieure en belgique). Donc retour à l’unif pendant 1 an pour obtenir ce fameux CAPAES ( comme si mes 5 ans d’unfi ce n’était pas déjà suffisant)
    Et voilà que la dégringolade commence, au boulot, on me donne les cours en me disant qu’il faut les construire ( oh mon dieu, je n’ai jamais construit de cours de ma vie et c’est parti pour de longues heures de travailles la nuit tout ça pour obtenir un résultat moyen) puis le CAPAEs avec d’autres cours à suivre et devinez quoi des TP (travaux pratiques), 11 au total à réaliser sur des gros livres.( euh c’est le pavé de mon étang ça… non?) Bon à part ça, il faut s’occuper de la maison, faire à manger , s’occuper du petit, soutenir le papa ( car lui aussi est aux études, un boulot et un stage), payer les factures,… ne pas oublier ceci et cela
    Alors, au final a part décider d’avoir des journées de 48 heures ou bien de ne plus dormir, on fait comment pour s’en sortir????

    Car je vous avoue que les méthodes d’organisation avec agenda, listes, cahier qui reprend tout, division de la maison en zone pour faciliter le nettoyage, jour spécifique pour faire ceci ou cela…. je suis perdue, toutes les méthodes que je voit ressemble à un beau gps, ça à l’air super bien mais au final, on ne comprend rien et on se trompe de chemin….
    Alors avez-vous une idée pour que je puisse ne fusse que sauver mon petit bateau et ne pas faire le titanic
    Merci beaucoup pour votre aide

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  6. mami gigi

    Il est vraiment formidable votre blog Laurence:c’est un booster!merci beaucoup

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  7. mami gigi

    la procrastination laisse des vides dans la vie,c’est pourquoi à 50 ans j’ai décidé de décider et d’agir;mon truc pour y arriver:en début d’année je note tous les gros travaux à exécuter et je les répartis sur les 12 mois,pour le mois de janvier j’avais prévu la cage d’escalier et le couloir à refaire.Chaque lundi je m’impose un programme pour chaque jour,quand c’est écrit ça marche!!!

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  8. Pascale C.

    Ladymarlene, si le bac vous servira, au moins échanger de regard sur vous. Et çà, cela influencera forcément votre travail.
    Une suggestion: regarder autour de vous tout ce qu’il est possible de faire avec le bac, comme çà, juste pour voir, au quotidien, en fonction des gens que vous croisez, de ce que vous lisez, etc …

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  9. Perso, je repasse mon bac. Ca me fait du bien, ça me cultive et ça m’informe…et ça risque de ne pas DU TOUT me servir pour mes projets futurs.
    Mais c’est un défi car depuis des années je me trimballe ce complexe de ne pas avoir de diplômes. Mais par contre, oui, ça bouffe du temps, oui, c’est épuisant, oui, ça coute un bras.
    Pour le reste, avoir peur, se surdocumenter ou rester dans l’ignorance, s’occuper de tout le monde sauf de soit….je connais ! Et je me bats pour en sortir !

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  10. et a 69 ans il me reste combien !!!
    il faut s’occuper c’est pour cela que je fais de l’écriture, de la peinture, et de la photo, pour le jardinage attendons le mois de mars
    Bisous

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  11. Claire

    Merci, Pascale, pour ce complément d’interprétation du paragraphe de Laurence !
    Et bon dimanche !

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  12. marie-claire

    …et que se former ou se documenter est un moyen de ne jamais passer à l’action!!! Merci Pascale, c’est bien ça!

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  13. Merci, j’avais besoin de ces mots, ils tombent pile poil. Je m’attaque à ma vie, let’s gooooo! Belle journée 🙂

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  14. Pascale C.

    Claire, bien sur que se former et s’informer est positif. Cela devient de la procrastination quand on se forme et s’informe en vue de réaliser quelquechose mais qu’on ne passe jamais à la réalisation, que l’on ne se trouve jamais prêt.

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  15. Claire

    Post-scriptum :
    je rejoins tout à fait la personne qui a osé passer le CAP petite enfance à 55 ans.

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  16. Claire

    ?????
    Je suis très surprise par le paragraphe sur les études et la documentation.
    Se former, s’informer, se perfectionner, évoluer, voire changer de métier (et j’en sais quelque chose) fait partie de mon quotidien.
    C’est une question de choix mais aussi d’état d’esprit.
    Je ne vois pas en quoi s’ennuyer au boulot, être médiocre, ne pas se sentir à sa place équivaudrait à « fabriquer sa vie ».
    😉

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  17. Flotographe, s’aérer les méninges, oui, mais une fois qu’on a avancé sur le projet principal, non? Sinon, c’est juste de la procrastination.
    Et si un projet secondaire est devenu central, ne serait-ce pas plutôt parce que jusqu’à présent, on ne lui a pas accordé sa vraie valeur pour soi, le jugeant secondaire par rapport à un autre jugé -par manque de confiance en soi ou parce qu’on fait toujours passer les projets des autres avant les siens- plus important?

    Laurence, comme toujours, un article frappé au coin du bon sens!
    Merci, ça remet les idées en place 🙂

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  18. marie-claire

    S’aérer les méninges, c’est différent…
    Mais, combien de fois, quand on a un truc à faire qui nous coûte, ou qui nous plaît mais qu’on redoute de ne pas réussir, on prend la tangente en étant sur-occupé ailleurs : on a toujours plein de choses « urgentes » -et pas forcément si importantes que ça!- sous le coude pour faire diversion… ou bien on peut s’occuper à aider untel ou tel autre, c’est-à-dire s’occuper des projets des autres plutôt que des nôtres… ce qui est sympa en soi, sauf quand ça devient une fuite systématique…

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  19. Pascale C.

    Flotographe, je comprends votre point de vue sur « Impliquez-vous dans des projets secondaires ».
    Mais moi je peux témoigner que de s’occuper de X, Y ou Z est le dernier truc que j’ai trouvé pour procrastiner. Heureusement, comme c’était nouveau et donc pas très ancré, j’ai pu me débarrasser assez facilement de ce travers.
    Par contre le 1 (Ayez peur) et surtout le 2 (Reprenez des études, et se documenter), je pratique à fond. Pas terrible quand on est en phase de reconversion comme moi, voir inquiétant.
    J’ajouterais un point « Passer son temps à s’organiser ». C’est fou tout ce que je lis, imagine, teste pour m’organiser. Et une fois que c’est fait j’ai l’impression d’avoir fini ma tâche!

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  20. Je suis particulièrement d’accord avec les points « ayez peur » et « laissez les autres décider à votre place », mais moins avec « impliquez-vous dans des projets secondaires ». Je trouve qu’on a besoin de s’aérer les méninges de temps en temps, et parfois un projet secondaire peut devenir central!

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  21. Anonyme

    A 55 ans j’ai passé le CAP Petite enfance je travaille maintenant comme ATSEM et j’adore ce travail j’encourage tous ceux qui on envie de reprendre des études à le faire on a qu’une seule vie !

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  22. Bien dit et comment vraie!

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  23. Merci Claire sur Terre.

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  24. C’est une conception « behavioriste » des choses, à laquelle je souscris: on dit aussi « si vous faites ce que vous avez toujours fait, vous obtiendrez ce que vous avez toujours obtenu ».

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  25. marie-claire

    Ah tiens, pas d’italiques ni de caractères gras… tant pis!

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  26. marie-claire

    Merci beaucoup, Laurence, pour cet article que je trouve excellent! (oui, ils le sont tous… mais certains plus que d’autres!)
    Toutefois, à mes yeux, le paragraphe 6 est incomplet! J’écrirais :
    « (…) [b]Vous n’avez qu’à les laisser faire.[/b]
    Ou, à l’inverse, -et cela revient au même!- :
    [b]Ne tenez jamais compte des avis de vos proches,[/b]
    car vous êtes le seul à savoir! On peut ainsi arriver à [i] »se comporter constamment de la même façon et espérer que les conséquences seront différentes »[/i]… C’était, pour Albert Einstein, une définition de la folie, mais il avait sûrement tort… »
    Ne pensez-vous pas que c’est aussi une bonne façon de « ne jamais vivre sa vie »?

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  27. Cet article m’a interpellé. Je me suis permise d’ en mettre le lien sur mon forum.

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