Mon enfant est désordonné: que faire?

Pourquoi est-il important d’apprendre à un enfant à s’organiser ?

S’organiser signifie plusieurs choses :

• être capable d’effectuer des tâches de la vie quotidienne facilement, sans stress ni fatigue inutile
• être capable d’anticiper pour être prêt au bon moment
  

Apprendre à son enfant à s’organiser, c’est, en quelque sorte, l’aider à devenir un futur adulte autonome et responsable. Si vous accompagnez votre enfant dans ces apprentissages-là, vous lui facilitez la vie pour plus tard.

Que peuvent traduire les difficultés d’organisation chez l’enfant ?

A moins d’un trouble psychologique ou psycho-moteur avéré (problèmes de coordination motrice, troubles de l’attention …) un enfant qui éprouve des difficultés à s’organiser est … un enfant bien portant, qui vit dans l’instant, profite de chaque moment et se repose sur les adultes pour tout le reste !
C’est aux parents de lui apprendre comment faire, progressivement, en s’appuyant sur la vie quotidienne de l’enfant : à l’aide d’ un agenda mural, par exemple, l’aider à repérer les rythmes scolaires, les rythmes hebdomadaires …

Se souvenir qu’un enfant apparemment « brouillon », qui entasse, mélange, éparpille, peut être tout aussi « efficace » qu’un enfant qui passerait du temps à classer, ordonner ses affaires.

Mais il est vrai qu’ il y a un seuil à ne pas dépasser. Lorsque, pour la moindre petite activité, l’enfant doit farfouiller à plusieurs endroits, solliciter fortement sa mémoire et ses proches (« mais où ai-je mis … ? »), pour finalement découvrir le cahier recherché dans un endroit improbable, deux heures plus tard, là, son efficacité est impactée par sa tendance au désordre.

Quelle attitude adopter face au désordre de l’enfant ?

Penser « travail d’équipe », avec son enfant et lui simplifier le rangement.

L’organisation dans l’espace

Il faut vérifier que tous les contenants fonctionnent simplement :

• un tiroir ne doit pas résister à l’ouverture, il ne doit pas grincer. Ce sont autant de mini irritants qui découragent les bonnes volontés;
• les boîtes ne devraient pas avoir de couvercle car il faut prévoir le moins de gestes possibles pour prendre et ranger un objet à sa place.

Quant à l’emplacement des objets, c’est simple : ce dont l’enfant se sert tous les jours doit être très près de lui. Ce dont il se sert moins souvent, un peu plus loin, etc …

Pas d’étagère trop haute, pas de vide-poche « fourre-tout ».

Un contenant (boîte, tiroir, porte-revue, corbeille) doit regrouper des objets qui servent au même usage. On doit pouvoir dire « la boîte des travaux manuels » ou « le tiroir des oeuvres ».

Ne vous attendez pas à ce que votre enfant mette ses vêtements sur un cintre ou plie ses tee-shirts. Ces actions demandent un trop grand nombre de gestes pour qu’il le fasse au quotidien. Le manteau sur une patère et les chaussures dans une caisse, ça suffira bien.

La méthode

Lorsqu’ils sont petits, on range avec eux. Ne ronchonnez pas en le faisant: à cet âge-là, ranger n’est pas une corvée, c’est une activité comme une autre, d’autant plus attractive qu’on la fait avec papa ou maman.

Plus tard, on leur montre comment ranger : on met en place une méthode, pour éviter de se sentir débordé: par exemple, on ne range que les livres (on fait comme si les autres objets étaient invisibles).

Puis on ne range que les jeux « à pièces » (Lego, Playmobil …).

Puis on met ses vêtements au sale.

Entre chaque étape, on peut se reposer un peu ou aller prendre son bain ou bien manger un petit en-cas, pourquoi pas ?

On peut inventer des jeux : le bulldozer, la course au rangement (prendre un chronomètre), le relais (on se passe les jouets de l’un à l’autre jusqu’à la caisse) … tout est possible.

Par la suite, on peut instituer des rituels de rangement/ménage.

Exemple : tous les mercredis, la chambre doit être rangée. S’il veut s’y prendre le mardi soir, très bien. S’il veut y passer son mercredi après-midi, c’est bien aussi. S’il veut échanger le rangement de sa chambre contre des bonbons (négociation avec la petite soeur), ça fonctionne aussi. En tout cas, vous restez ferme sur votre rituel hebdomadaire.

J’ose ajouter : donner l’exemple. Si, lorsque vous quittez le salon après votre film du soir, vous laissez derrière vous papiers de chocolat et verres, ne vous attendez pas à ce que votre enfant comprenne qu’il devrait faire différemment!

Quand peut-on apprendre à un enfant à ranger ?

Dès la maternelle.

Que peut-on leur demander selon leur âge ?

Le guide « J’aide mon enfant à s’organiser » détaille tout cela.

Y-a-t-il des astuces pour permettre aux enfants d’être plus organisés?

L’organisation n’est pas innée, de toute façon. C’est à nous, parents, de l’enseigner à nos enfants : montrons-leur comment on anticipe pour éviter les mauvaises surprises et les pertes de temps. Montrons-leur comment on choisit une place logique pour les objets du quotidien : qui irait ranger la tondeuse à gazon dans le grenier ? Alors pourquoi laisser le cahier de maths dans le panier du chien ?

Que faire s’ils ont des difficultés d’organisation avec l’école ou leurs devoirs ?

1- Créer des habitudes anti-bazar

On s’entraîne, dès la maternelle, à remettre les objets à leur place après s’en être servi. C’est ce que font respecter les instituteurs.trices dans leur classe, d’ailleurs. Par la suite, cela devient une habitude et on « range » sans s’en rendre compte.

Pour les plus grands, afficher son emploi du temps au-dessus du bureau. Cela aide à anticiper la journée et la semaine. Et à réviser ses leçons de la journée dans l’ordre.

2- Créer des rituels

Je rentre de l’école – je goûte – je joue un quart d’heure – je relis mes leçons dans l’ordre des cours de la journée – je fais les devoirs qu’on m’a donné aujourd’hui.

Plus cette séquence sera répétée avec régularité, plus vous aurez de chance que votre enfant le fasse automatiquement, ce qui lui sera d’un grand secours plus tard, lorsque le temps d’étude s’allongera. C’est exactement la même chose que pour apprendre à se brosser les dents!

3- Attribuer une place fixe aux objets

Pour éviter de perdre du temps à vérifier qu’on a bien tout ce qu’il faut, il est plus commode d’attribuer une place fixe à chaque type d’objets, dans sa chambre et dans son cartable.

Exemple : la carte de cantine et la carte de bus sont dans la pochette de gauche, la grande règle et la trousse sont dans la grande poche de devant etc…

4- Créer des zones

Le bureau devrait être organisé par zone, pour éviter les distractions inutiles. Il vaut mieux qu’il n’y ait sur le bureau, au moment de s’en servir (devoirs, leçons), que le matériel d’école. Sinon, c’est trop tentant de se mettre à jouer, à dessiner au lieu de travailler.

Si le bureau sert à toutes les activités (ce qui est très fréquent), on pousse tout ce qui sert aux loisirs hors du bureau (si on ne l’a pas rangé la veille, évidemment). Si la taille du bureau le permet, on peut créer une zone travail et une zone loisir.

5- Préparer ses affaires pour le lendemain

C’est une habitude qui lui enlèvera le stress du matin (faire son cartable à toute vitesse au moment de partir et peur d’oublier des choses).

On peut aussi apprendre à son enfant à ranger son bureau tous les soirs. Fini le découragement au moment de démarrer ses devoirs après le goûter (« mon bureau est en désordre, ça ne me donne pas envie de travailler ! »).

6- Ecarter les sources de distraction

Consoles de jeux, téléphones portables, télévision et ordinateurs devraient être éteints ou « exilés » jusqu’à la fin des devoirs.

Nous sommes en fin d’année scolaire. Il va s’en passer, des choses, pendant les vacances. Laissons-les grandir un peu et s’amuser avant de les « embêter » de nouveau à la rentrée.

Photo Bruce Mars via Unsplash