Il faut que je range mon dressing, il faut que je range mon bureau, il faut que je range l’armoire remplie de documents laissés par mon prédécesseur, il faut que je range le grenier, la chambre d’amis, le garage… ! STOP.
Submergé par l’ampleur de la tâche et son manque de glamour, pauvre lecteur, vous êtes coincé(e) entre le IL FAUT et le J’AI PAS ENVIIIE.
Mais c’est parce qu’il existe un énorme malentendu. Vous confondez ranger et trier.
Vous pensez, par exemple, que:
– il faut d’abord trouver les contenants (boîtes, classeurs, armoire…) pour fournir une destination à chaque objet. Alors, vous êtes tenté(e) d’acheter des contenants (oui, mais combien, au juste?) et ceux-ci s’ajoutent au bazar existant.
– il faut commencer et finir le rangement dans le même laps de temps (on ne va tout de même pas laisser les choses en plan, non?)
– il faut à la fois décider de ce que l’on conserve et de l’endroit où le mettre.
Dissipons ensemble ce malentendu.
A chaque fois que vous vous trouvez devant une tâche de rangement, pensez qu’il faut d’abord trier avant de ranger.
Petite définition: Ranger, c’est attribuer une place logique à ce que l’on est sûr de garder.
Donc, il faut d’abord savoir quels objets méritent cet honneur: rester avec vous.
Pour que cela soit rapide et efficace (vous m’aimez déjà, je le sens), il faut que le tri ne vous propose que deux possibilités:
OBJET, JE TE GARDE …. ou …. OBJET, TU SORS DE MA VIE.
Alors, tout devient plus facile.
Vous abordez le dressing/placard/armoire/chambre/grenier avec un sac poubelle ou un carton.
Vous prenez chaque objet/vêtement/papier.
Pour chacun, vous décidez selon la règle simplissime ci-dessus.
Au début, vous irez lentement. Avec la pratique (et sans doute la lassitude), vous gagnerez en vitesse.
Ne cherchez pas la destination idéale de chaque objet, ne faites pas de tas par « genre », ne tentez surtout pas de mettre les gagnants dans une boîte, un sac plastique, une corbeille, que sais-je. Ne vous précipitez pas chez le Suédois avant d’avoir tout trié.
Restez juste concentré(e) sur la règle JE TE GARDE/TU SORS.
Arrêtez quand vous le voulez. Marquez l’endroit où vous vous êtes arrêté(e). Pour ne pas « re-trier » les mêmes choses la fois suivante, bien sûr.
Lorsque vous vous aurez fini votre tri (peu importe le temps que cela prendra), vous pourrez enfin réfléchir au rangement proprement dit. Parce que là, vous aurez sous les yeux le nombre exact d’objets et leur forme. Là, vous pourrez les regrouper selon votre logique.
Vous pourrez choisir les contenants en toute connaissance de cause.
Et les marquer de façon claire. (pour les papiers, par ici).
Oui, mais Laurence, votre méthode ne me semble pas très rationnelle: on manipule les objets deux fois: une fois pour les trier, puis encore une fois pour les ranger. N’aurais-je pas plus vite fait de faire les deux opérations en même temps?
Pardonnez-moi, mais cela montre peut-être un léger manque d’observation de votre part.
N’avez-vous pas constaté à quel point vos essais de rangement « à l’économie d’effort » n’ont jamais bien fonctionné?
- Soit vous possédez des contenants inadaptés en taille et volume,
- soit vous n’êtes jamais allée(e) au bout de vos rangements,
- soit une partie des objets sont stockés ici, une autre là, sans vraie logique,
- soit vos placards sont bourrés d’objets devenus inutiles et ceux que vous utilisez se balladent partout dans la maison, vous encombrant chaque jour davantage,
- soit vous détestez tellement le rangement (parce que vous avez involontairement rendu la tâche titanesque) que vous rangez le moins souvent possible.
N’accusez pas vos gènes, votre paresse, votre logement, vos proches…
Il suffit juste de distinguer tri et rangement.
Malentendu dissipé, M’sieurs,dames?
Essayez aussi la technique rapide des zones à bazar varié.
Ou bien la technique plus sophistiquée trois cartons/un sac.
Article initialement publié en septembre 2012
Les mythes de la gestion du temps: la matrice d’Eisenhower
Si vous avez suivi une formation à la gestion du temps, on vous a certainement parlé de plusieurs méthodes pour prioriser votre travail. Dans cet article, je m’attaque à la matrice d’Eisenhower.
L’objectif: prioriser mes tâches
En faisant une liste des tâches à réaliser, je me rends bien compte qu’il faut que je les priorise. Pour ce faire, je les positionne sur une matrice à 4 quadrants.
Limpide. Et me voilà plaçant sans difficulté mes 92 tâches sur la matrice. Je repère facilement celles qui réclament mon attention en priorité: évidemment, celles que j’ai écrites en haut à gauche. Et, de même, celles que je dois abandonner: elles sont inscrites en bas, à droite. Jusque là, tout va bien.
Pourquoi la matrice d’Eisenhower est (peut-être) une Fausse Bonne Idée
Je conviens volontiers que cette vision instantanée de ma charge de travail est intéressante.
En effet, on positionne assez facilement les projets ou les grands thèmes sur la matrice et cela entraîne une réflexion stimulante.
Cependant, voici les défauts que je relève, à l’usage.
Faire vivre la matrice d’Eisenhower
Le quadrant « Planifier » me gêne, parce que j’ai déjà observé que:
Le quadrant « Déléguer » ne s’applique qu’aux managers, non?
Le quadrant « Abandonner » me chagrine pour deux raisons
Ce que je pense de la matrice d’Eisenhower
Il me semble que cette matrice, qui a le mérite de nous fournir une vision à l’instant T de ce qu’on a à faire, repose sur les pré-requis suivants:
En somme, des pré-requis qui ne me semblent pas refléter la réalité du travail actuel.
De plus, je me permets de rappeler qu’Eisenhower a « officié » dans les années 1940. Je n’en dis pas plus.
Par conséquent, malgré son intérêt, je considère qu’il s’agit d’une FBI (Fausse Bonne Idée) et je ne l’enseigne pas dans mes formations ni dans mes webinaires.
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